Un haut dignitaire nord-coréen a récemment visité Ottawa et le gouvernement fédéral a délibérément décidé de ne pas le rencontrer, a appris La Presse Canadienne.

Cette révélation, faite dans le cadre d'une rare déclaration publique d'un des plus hauts fonctionnaires nord-coréens, est survenue au moment où le Canada suspendait ses modestes relations diplomatiques avec le régime reclus, qui a été blâmé pour le torpillage d'un navire de guerre sud-coréen.

Une équipe d'enquêteurs internationaux, incluant trois experts de la Marine canadienne, a conclu la semaine dernière qu'une torpille lancée d'un sous-marin nord-coréen avait détruit le Chenoan, le 26 mars dernier, causant la mort de 46 marins sud-coréens.

Mais même avant que l'équipe ne fasse cette déclaration, le gouvernement fédéral avait décidé d'ignorer une délégation de dignitaires nord-coréens en visite à une université d'Ottawa, plus tôt durant le mois.

Le Centre pour la conformité des traités de l'Université de Carleton a accueilli une délégation comprenant Ho Yong Bok, le directeur général du ministère des Affaires étrangères de la Corée du Nord, responsable des relations diplomatiques avec le Canada, l'Amérique latine et l'Afrique.

Outre un encadré dans un journal étudiant, la rencontre du 10 mai s'est produite dans l'anonymat le plus total.

Catherine Loubier, la porte-parole de Lawrence Cannon, ministre des Affaires étrangères, a déclaré que le gouvernement fédéral avait fait fi de la visite des dignitaires nord-coréens et qu'il avait fait un effort ludique pour les éviter. Le gouvernement a refusé de rencontrer le groupe, et a interdit à ses représentants d'assister à la discussion.