Le gouvernement fédéral est accusé d'homophobie pour son refus de financer le festival de la fierté gaie de Toronto.

L'année dernière, cet événement avait reçu 400 000 $ dans le cadre du Programme des manifestations touristiques de renom. Mais cette année, les organisateurs ne recevront pas un seul cent.

Vendredi, le ministre fédéral de l'Industrie, Tony Clement, a insisté pour dire que la décision ne reposait pas sur de l'homophobie de la part de membres de son gouvernement.

Il a expliqué qu'Ottawa avait plutôt décidé de financer moins d'événements dans de grandes municipalités pour pouvoir répartir l'argent disponible de manière plus égale dans des villes plus petites.

Mais les organisateurs du festival et des membres de l'opposition à la Chambre des communes affirment que de l'homophobie se trouve derrière la décision du gouvernement­. Selon eux, l'exclusion du festival de la fierté gaie s'inscrit dans un comportement laissant supposer que des conservateurs purs et durs sont maintenant à la tête du gouvernement.

Selon le porte-parole des libéraux en matière de tourisme, Navdeep Bains, cette décision du gouvernement est un exemple de plus d'une coupe effectuée pour des raisons idéologiques.

La directrice exécutive du groupe Pride Toronto, Tracey Sandilands, a, quant à elle, rappelé que certains députés conservateurs avaient été outrés l'année dernière lorsque Diane Ablonczy, alors ministre du Tourisme, avait accordé 400 000 $ au festival.

Peu après, la responsabilité du Programme des manifestations touristiques de renom a été transféré au ministre Clement.

Sur un site Internet antiavortement, le député conservateur Brad Trost avait par la suite affirmé que Mme Ablonczy avait été punie pour avoir pris une décision de financement n'étant pas appuyée par une majorité des députés conservateurs.

La version des faits de M. Trost a été niée par le gouvernement fédéral, mais Mme Sandilands est d'avis que cet incident a clairement démontré qu'il y avait de l'homophobie.

Tracey Sandilands a ajouté que les critères d'admissibilité au financement n'avaient pas été modifiés cette année et que d'autres événements, dont le Calgary Stampede, avaient reçu de l'aide pour une deuxième année consécutive.