Définir une stratégie de soins pour les femmes et les enfants dans les pays en voie de développement est un des défis que doivent relever les pays du G8 en matière d'aide.

La ministre de la Coopération internationale, Bev Oda, dit avoir confiance que les ministres du développement du G8 trouvent un terrain d'entente suffisant pour annoncer que des progrès ont été réalisés au sujet de la santé maternelle et infantile, cette semaine, lors d'une importante rencontre à Halifax.

«Les ministres du développement vont se mettre d'accord sur une façon d'avancer», a affirmé Jessica Fletcher, porte-parole de Mme Oda.

Mme Oda devrait également faire la lumière sur l'approche qu'entend suivre le Canada afin d'améliorer les vies des mères et de leurs jeunes enfants dans les pays pauvres, alors que certains observateurs soupçonnent Ottawa de vouloir esquiver les questions de l'avortement et de la planification familiale.

Plus problématique, cependant, est l'objectif du Canada de faire en sorte que les pays respectent les importantes - et coûteuses - promesses faites par le passé.

La rencontre, visant à préparer le sommet du G8 à Toronto, en juin, survient alors que les subventions gouvernementales se font rares dans le monde entier, et que l'aide internationale est remise en question dans diverses publications et par différents observateurs.

L'efficacité de l'aide internationale figure en bonne place au programme des ministres, cette semaine, tout comme un retour sur les promesses faites l'année dernière au sujet de la sécurité des aliments.

«Les observateurs affirment que l'aide ne se rend pas jusqu'à ceux à qui elle est destinée parce qu'elle est détournée en raison de la corruption», affirme l'organisation Oxfam International dans un rapport obtenu par La Presse Canadienne, qui doit être publié plus tard cette semaine.

Un récent rapport de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) démontre que plusieurs pays riches diminuent leurs budgets d'aide alors qu'ils tentent de faire face aux répercussions de la récession mondiale. Le Canada, notamment, a gelé le sien.

Parallèlement, certaines personnes - avec à leur tête l'auteur provocateur Dambisa Moyo, de Zambie, mais aussi les membres du Comité permanent des affaires étrangères et du commerce international du Sénat - estiment que l'aide internationale est une source de corruption et de pauvreté en Afrique.

«Arrêter l'aide maintenant, même avec les alternatives financières proposées, pourrait résulter en d'énormes hausses de la pauvreté», prévient Oxfam dans son rapport.

Oxfam et la Banque mondiale compilent des données pour montrer au G8 que l'aide peut fonctionner et être hautement efficace lorsque bien conçue et attribuée.