Les motifs expliquant pourquoi les accusations criminelles qui pesaient sur Rahim Jaffer ne se sont soldées que par une amende demeurent toujours inconnus, mais le premier ministre de l'Ontario a laissé entendre, mercredi, que la police avait commis quelques erreurs lors de l'arrestation de cet ancien député conservateur.

Selon Dalton McGuinty, la procureure de la Couronne Marie Balogh a affirmé en cour le mois dernier qu'il n'existait pas de possibilités raisonnables pour que M. Jaffer soit reconnu coupable de conduite avec facultés affaiblies et de possession de cocaïne.

Mardi, le réseau CBC a rapporté que les accusations qui avaient été déposées contre M. Jaffer avaient été retirées parce que la police avait procédé à une fouille à nu et ne lui avait pas permis de parler à son avocat. Ce dernier a téléphoné au poste de police après que l'ancien député fédéral eut été d'abord conseillé par un avocat de l'aide juridique.

Le premier ministre McGuinty a admis qu'il n'avait pas vu le reportage du réseau anglais de Radio-Canada, mais il a laissé entendre que la Police provinciale de l'Ontario avait commis des erreurs durant l'arrestation de M. Jaffer,

intercepté pour excès de vitesse le 10 septembre à Palgrave, en Ontario. M. McGuinty a ajouté qu'il était certain que la Couronne avait pris la bonne décision dans les circonstances.

Le commissaire de la Police provinciale de l'Ontario s'est immédiatement porté à la défense des agents à l'origine de l'arrestation de Rahim Jaffer. Par voie de communiqué, Julian Fantino a indiqué mercredi qu'il était convaincu que ses policiers avaient mené une enquête minutieuse et obtenu les éléments de preuve requis pour que des accusations puissent être déposées.

Six jours après son arrestation, Rahim Jaffer, âgé de 38 ans, avait été accusé de conduite avec facultés affaiblies et de possession de cocaïne. Son permis de conduire a été suspendu pour une période de 90 jours. En définitive, M. Jaffer a plaidé coupable pour conduite imprudente conformément au Code de la route de l'Ontario. Le 9 mars, il a écopé une amende de 500 $ et a également fait un don de 500 $ à une oeuvre de charité.

De leur côté, les partis de l'opposition à l'Assemblée législative de l'Ontario clament que le gouvernement a l'obligation d'expliquer pourquoi les accusations portées contre M. Jaffer se sont soldées par une si légère peine.

M. Jaffer est l'époux de l'ex-ministre d'Etat fédérale à la Condition féminine, Helena Guergis, expulsée du caucus conservateur la semaine dernière par Stephen Harper.

Ce dernier a fait part d'allégations concernant Mme Guergis à la Gendarmerie royale du Canada. La teneur de ces allégations demeure toutefois inconnue.

De son côté, l'ex-ministre d'Etat à la Condition féminine qualifie l'affaire de ridicule et affirme qu'elle ne repose que sur des rumeurs.