Les dirigeants de près de 50 pays, incluant le premier ministre canadien Stephen Harper, se réunissent à Washington, lundi, à l'occasion d'un sommet sur la sécurité nucléaire destiné à prévenir une attaque nucléaire de terroristes.

«Il est absolument fondamental d'appréhender ce sommet en tenant compte de la gravité de la menace du terrorisme nucléaire», a affirmé Ben Rhodes, conseiller adjoint à la sécurité nationale au sein de l'administration du président américain Barack Obama, lors d'une conférence de presse ayant eu lieu à la fin de la semaine dernière.

«Nous savons que des groupes terroristes, incluant al-Qaïda, cherchent à mettre la main sur des matériaux pour fabriquer une arme nucléaire, et nous savons qu'ils ont l'intention d'en utiliser une», a-t-il ajouté.

Prévue lundi et mardi au coeur de la capitale américaine, la rencontre a donné lieu à la mise en place du dispositif de sécurité le plus étanche depuis la cérémonie d'investiture du président Obama, l'an dernier. Elle survient tout juste après la signature à Prague par les Etats-Unis et la Russie d'un nouvel accord de désarmement nucléaire prévoyant une réduction de 30 pour cent du nombre de têtes nucléaires que possèdent les deux superpuissances.

A Ottawa, un haut responsable gouvernemental a qualifié de désastreuse la situation, en ce qui a trait à la disponibilité à l'échelle mondiale de matériel pouvant servir à la fabrication d'armes nucléaires.

«Il y a dans le monde entier des matériaux pour produire des centaines de bombes nucléaires, et ces matériaux se trouvent dans des milliers d'endroits différents (...) et pourraient être disponibles pour les groupes terroristes et même des organisations criminelles», a dit ce responsable lors d'un point de presse organisé en prévision du sommet de cette semaine.

Le responsable a ajouté que le Canada exercerait des pressions à l'occasion de la rencontre pour que les pays partagent le plus de renseignements possible au sujet de la vente potentielle de matériel nucléaire.

Vendredi, le premier ministre Harper a rencontré les membres d'une délégation canadienne qui lui ont demandé de non seulement agir en faveur de la signature d'un traité qui éliminerait la totalité des armes nucléaires disponibles dans le monde entier, mais aussi de mettre un terme à l'importation canadienne depuis les Etats-Unis d'uranium utilisable comme arme.

Le Dr John Polanyi, un scientifique et lauréat canadien du prix Nobel, faisait partie de ce groupe.

«Nous demandons que le Canada se fasse entendre au sujet de la réduction de la prolifération des armes nucléaires», a-t-il affirmé.