Le chef du Parti libéral, Michael Ignatieff, estime que le refus de Stephen Harper d'inclure l'avortement dans son plan du G8 sur la santé maternelle est devenu une source d'embarras pour le Canada à l'international.

Selon M. Ignatieff, les reproches adressés à ce sujet mardi à l'endroit du premier ministre du Canada par la secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton, constituent la preuve que son parti a raison de réclamer qu'une série de services liés à la santé reproductive soient inclus dans l'initiative destinée aux femmes des pays les plus pauvres.

Évoquant la souveraineté du pays, M. Harper a répliqué mercredi que c'était aux Canadiens et non à Mme Clinton de décider de l'orientation de la politique étrangère.

Mardi, lors d'une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays du G8, Hillary Clinton avait affirmé que la santé maternelle devait inclure la santé reproductive, dont font partie la «contraception, la planification familiale et l'accès légal et sécuritaire à l'avortement».

Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Miliband, a abondé dans le même sens.

La veille, Mme Clinton avait critiqué le Canada pour avoir exclu certains pays nordiques et groupes autochtones d'une rencontre des nations arctiques.

M. Ignatieff a affirmé mercredi que cela représentait une double gifle pour le Canada et ses alliés les plus proches. D'aussi loin que le chef libéral se rappelle, il est rare dans la politique canadienne de voir le pays essuyer les rebuffades des États-Unis et du Royaume-Uni alors qu'il tente de prendre le leadership sur la scène internationale.

Après une certaine confusion du gouvernement canadien à l'égard du contenu de l'initiative du G8 sur la santé maternelle, on affirme maintenant que la contraception sera incluse.