Pour justifier le fait qu'il n'ait pas invité davantage d'acteurs concernés à sa réunion sur l'Arctique, le ministre canadien des Affaires étrangères, Lawrence Cannon, a affirmé que les États côtiers de l'océan le plus au nord de la planète ont des préoccupations différentes de celles du Conseil de l'Arctique.

À la conférence de presse de clôture de la rencontre, où il s'est montré seul, le ministre Cannon a dû répondre aux critiques de la secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton, qui avait déploré le fait que les peuples autochtones n'avaient pas été invités, non plus que la Suède, l'Islande et la Finlande, pourtant membres du Conseil de l'Arctique. Seuls la Russie, les États-Unis, la Norvège et le Danemark participaient, à l'invitation du Canada, à la réunion des États côtiers de l'Arctique.

 

«La réunion d'aujourd'hui n'a pas été convoquée pour remplacer le Conseil de l'Arctique, a justifié le ministre. Tous les participants ont été clairs, ont fait la distinction entre le rôle du Conseil de l'Arctique et les responsabilités des États côtiers.»

«Nous n'avons pas l'intention que ce forum ne devienne permanent, a-t-il ajouté. Le Canada respecte le Conseil de l'Arctique.»

Responsabilités communes

Même son de cloche de la part du ministre des Affaires étrangères de la Norvège, Jonas Gahr Store: «La Norvège croit que le Conseil de l'Arctique doit demeurer le principal forum pour le cercle polaire, a-t-il souligné à l'issue de la rencontre. C'est par ce forum que nous avons des rencontres régulières, des processus établis, des pays observateurs, des représentants de la société civile et des peuples autochtones, et c'est notre priorité à tous.»

Mais les États côtiers ont des responsabilités, a estimé Lawrence Cannon, et il est normal qu'ils se rencontrent pour en discuter.

«S'il arrive un accident, une catastrophe, ce seront les pays souverains comme la Russie, les États-Unis ou le Canada qui seront responsables des opérations, notamment, de recherche et de sauvetage», a expliqué le ministre.

Dans une entrevue accordée à CTV en fin d'après-midi, la secrétaire d'État américaine a souligné que les pays côtiers doivent collaborer pour éviter des conflits au sujet de l'Arctique.

«Nous devons organiser les opérations de recherche et de sauvetage, nous tentons de cartographier le fond marin pour savoir ce qui s'y trouve. Il y a la question du pétrole, du gaz naturel. Personne ne peut le faire tout seul, a dit Hillary Clinton. Il y a tellement d'enjeux qui étaient théoriques il y a 10 ans, mais qui, aujourd'hui, sont bien réels, avec la fonte des glaces et l'effet que ça a sur nos populations autochtones!»

La réunion des ministres des États côtiers de l'Arctique se tenait en parallèle de la rencontre des ministres des Affaires étrangères des pays du G8, qui se termine aujourd'hui.