Le chef du Parti libéral, Michael Ignatieff, a essuyé des critiques sur plusieurs fronts hier après s'être engagé dimanche, s'il prend le pouvoir aux prochaines élections, à geler le taux d'imposition des sociétés et des entreprises afin de financer de nouvelles initiatives.

Les conservateurs de Stephen Harper ont condamné cette promesse en affirmant qu'elle minerait le climat d'investissement au pays et mettrait en péril la création d'emplois au moment où la reprise économique se confirme.Les néo-démocrates de Jack Layton, qui s'opposent farouchement aux réductions d'impôts accordées aux entreprises depuis quelques années, a critiqué cette volte-face des libéraux.

Des économistes et des gens d'affaires ont aussi affirmé hier que cet engagement du chef libéral, formulé à Montréal en fin de semaine à l'occasion d'une conférence de grands penseurs, est malavisé.

M. Ignatieff a indiqué qu'un gouvernement libéral fixerait le taux d'imposition des sociétés à 18%. Le gouvernement Harper compte le réduire à 16,5% le 1er janvier 2011 et à 15% en 2012. Le gel proposé par les libéraux serait en vigueur jusqu'à ce que le gouvernement fédéral élimine son déficit, évalué à 54 milliards en 2009-2010.

Cette pluie de critiques n'a pas empêché Michael Ignatieff de réclamer hier à la Chambre des communes que le gouvernement Harper renonce à l'idée de réduire les impôts des entreprises dès maintenant, une mesure que le pays «ne peut pas se permettre».