Taxés d'élitisme, les libéraux ont insisté hier sur le caractère historique et non partisan de leur conférence des «grands penseurs», qui se déroulera cette fin de semaine à Montréal.

Au cours d'une séance d'information destinée aux journalistes, des stratèges du parti ont présenté l'exercice comme s'inscrivant dans la lignée des conférences d'Aylmer, en 1991, et de Kingston, en 1960, qui avaient donné un nouveau souffle aux politiques libérales - et à leurs chances électorales.

 

Cette fois-ci, la conférence de trois jours qui se tiendra à l'hôtel Hyatt, dans le centre-ville montréalais, offrira 53 conférenciers, dont une lauréate du prix Nobel et une autre du prix Pulitzer, et doit réunir plus de 250 participants.

Mais n'entrera pas dans la salle qui veut: seules les personnes invitées peuvent assister à l'événement. Ces invités doivent en outre avoir accepté de débourser 700$ pour entendre ce qui se veut un remue-méninges de haut vol servant à inspirer la prochaine plateforme électorale du parti.

Le caractère exclusif de l'événement a toutefois donné des munitions aux conservateurs, qui ont été prompts à accuser Michael Ignatieff d'être déconnecté des priorités des Canadiens.

«L'événement est tellement élitiste que le chef libéral ne s'est même pas donné la peine d'inviter ses propres députés», a raillé à la Chambre des communes le député conservateur Jim Abbott.

«Clairement, le chef libéral ne veut pas que les Canadiens y assistent. Son raisonnement est: qu'est-ce que des Canadiens pourraient bien amener à une soi-disant conférence des grands penseurs?»

Retransmise sur le web

Parlant sous le couvert de l'anonymat, les stratèges libéraux ont répliqué hier que les personnes intéressées à suivre la conférence pourraient le faire sur le site web www.can150.ca, où les allocutions et discussions seront retransmises. Ils ont aussi fait valoir que les députés du parti tiendraient en même temps des réunions publiques dans une soixantaine de circonscriptions, afin de discuter des idées présentées.

Intitulée Canada 150, la conférence vise à discuter des priorités et défis du pays d'ici 2017, année de son 150e anniversaire. Des personnalités comme l'ancien gouverneur de la Banque du Canada, David Dodge, et l'économiste québécois Pierre Fortin doivent aborder différentes questions dans cinq domaines: l'emploi, la famille, l'économie, l'environnement et les affaires internationales.