Le gouvernement Harper dévoilera mardi les changements qu'il compte apporter à la loi sur les jeunes contrevenants. Les partis de l'opposition, particulièrement le Bloc québécois, promettent de suivre l'affaire de près.

La réforme de la loi sur les jeunes contrevenants avait été un enjeu important lors de la dernière campagne électorale. Le Bloc avait accusé le Parti conservateur de vouloir envoyer «de la chair fraîche en prison», ce qui avait fait bondir Stephen Harper d'indignation.

Le plan des conservateurs proposait de remplacer la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents par une loi plus sévère, qui visait notamment à emprisonner à vie des jeunes reconnus coupables de meurtre, prémédité ou non. À l'heure actuelle, la peine maximale est de 10 ans.

Les troupes de Stephen Harper voulaient aussi des peines de prison plus longues pour les jeunes reconnus coupables d'un crime violent, comme une agression sexuelle.

Ces promesses avaient provoqué un tollé au Québec, où l'on avait accusé le gouvernement de vouloir emprisonner des adolescents pour la vie dans des prisons pour adultes. Le Parti conservateur avait passé une partie de la campagne à tenter de rectifier le tir, faisant notamment valoir que l'âge minimal pour ces nouvelles mesures dans la province francophone était de 16 ans et que nulle part dans son plan il n'était question d'envoyer des jeunes dans des prisons pour adultes.

On ignore pour l'instant si les changements qu'annoncera mardi le ministre de la Justice, Rob Nicholson, seront conformes aux promesses de l'automne 2008.

Dans un communiqué de presse publié il y a deux mois, le ministère de la Justice a toutefois donné un avant-goût des intentions du gouvernement Harper en la matière: «Le ministre propose d'exiger que les tribunaux envisagent d'imposer des peines applicables aux adultes à ceux qui sont reconnus coupables de ces crimes graves si les circonstances l'exigent.»

«Les provinces et les territoires auront toujours la discrétion de déterminer l'âge auquel cette exigence s'appliquerait. Par exemple, au Québec, le seuil est de 16 ans et plus. Le ministre a précisé que sa proposition ne modifierait pas ce seuil», précise le document.