La pression s'accentue sur le gouvernement Harper pour qu'il alloue les 11 millions de dollars qui manquent pour maintenir le programme À nous le podium.

Au lendemain de la cérémonie de clôture des Jeux olympiques, au cours desquels le Canada a remporté un nombre record de 14 médailles d'or et de 26 médailles en tout, le chef du Parti libéral, Michael Ignatieff, a affirmé qu'il serait indécent de mettre fin au financement des athlètes d'élite canadiens.

Sans un financement adéquat, il sera difficile de répéter les exploits des Jeux de Vancouver à l'avenir, de l'aveu même des athlètes et selon plusieurs observateurs.

Le premier ministre de la Colombie-Britannique, Gordon Campbell, a d'ailleurs indiqué hier qu'il avait déjà commencé à discuter avec ses homologues provinciaux afin de trouver une façon de combler une partie des besoins.

Le programme À nous le podium a été créé en 2005 en prévision des Jeux de Vancouver. Le gouvernement fédéral a financé la moitié des 110 millions de dollars qu'il a coûté. Le reste a été fourni par les gouvernements provinciaux et par le secteur privé, par l'entremise du Comité organisateur des Jeux de Vancouver (COVAN). Mais cette dernière contribution devrait prendre fin maintenant que l'aventure de Vancouver est terminée.

Le Comité olympique canadien souhaiterait qu'Ottawa fasse passer la contribution fédérale de 11 à 30 millions par année. Mais, en ces temps de restrictions budgétaires, le ministre d'État aux Sports, Gary Lunn, s'est montré peu ouvert à l'idée.

« Dégourdissons-nous »

Hier, le chef libéral s'est dit outré de voir que le gouvernement Harper semble incapable de faire un effort supplémentaire avec un budget annuel de quelque 250 milliards de dollars.

«Je ne peux pas comprendre la position du gouvernement fédéral dans ce dossier. Nous avons eu un succès remarquable aux Jeux olympiques. Et les Canadiens comprennent bien qu'en investissant dans le haut de la pyramide de nos activités sportives, nous élargissons la base. Nous voulons que les Heil, Bilodeau et Hamelin inspirent les athlètes sur toutes les pentes de ski et dans tous les arénas au pays», a dit hier M. Ignatieff.

«Ces athlètes sont une source d'inspiration pour tout le monde au pays. Et ce n'est pas un investissement colossal. Je comprends que nous sommes dans une situation budgétaire difficile. Mais quand même. Dégourdissons-nous un peu. Cela n'a pas de sens», a-t-il ajouté.

De passage à Vancouver hier, le premier ministre Stephen Harper a défendu le bilan de son gouvernement en matière de financement du sport amateur. Mais il a refusé de dire si les athlètes verront leurs voeux exaucés dans le prochain budget, jeudi.

«Notre gouvernement a appuyé de manière généreuse les athlètes de haut niveau. Nous avons tenté d'encourager les Canadiens à participer à des sports à tous les niveaux. Cela fait partie de la philosophie de notre gouvernement», s'est borné à dire M. Harper.

Il a affirmé que les Jeux de Vancouver ont donné à tout le pays «une dose d'énergie» et de «confiance». «Je crois qu'un jour, les historiens diront, en examinant la puissance accrue du Canada au cours du XXIe siècle, que le tout a commencé ici, sur la côte Ouest, quand les meilleurs Jeux olympiques que le monde ait vus ont été organisés à Vancouver», a-t-il dit.