Le chef libéral Michael Ignatieff exhorte Stephen Harper à étudier sérieusement des propositions afin de limiter le pouvoir du premier ministre de proroger les travaux de la Chambre des communes.

Dans une lettre envoyée lundi à son adversaire, M. Ignatieff se dit d'avis que le premier point à l'ordre du jour à l'occasion de la reprise des travaux, le 3 mars, devrait être la création d'un comité extraordinaire chargé d'étudier des façons de diminuer le pouvoir de proroger les travaux parlementaires.

Il s'agit d'une missive envoyée en réponse à l'invitation que le premier ministre fédéral a lancée au Parti libéral du Canada pour que soient proposées des mesures que l'opposition officielle serait prête à appuyer au cours de la prochaine session.

M. Ignatieff a profité de l'occasion pour vitupérer à nouveau Stephen Harper pour avoir reporté la reprise des travaux parlementaires, qui devaient reprendre le 25 janvier.

Dans sa lettre, le chef libéral accuse M. Harper d'avoir sacrifié son programme législatif au complet pour «éviter d'avoir à rendre des comptes et de faire preuve de transparence».

M. Ignatieff a par ailleurs proposé d'autres idées - qui concernent notamment la création d'emplois et les régimes de retraite - sur lesquelles il voudrait que le gouvernement travaille.

La plupart de ces proposition proviennent de discussions que les libéraux ont tenues depuis le 25 janvier dans le but de démontrer qu'ils ont travaillé malgré la suspension des travaux aux Communes.

Selon M. Ignatieff, ces proposition pourraient être à l'origine d'une session productive aux Communes, à condition, a ajouté le chef libéral, que M. Harper soit prêt à faire fonctionner le Parlement.

Dans sa missive, Michael Ignatieff n'a toutefois pas menacé de voter contre le gouvernement ni de tenter de le défaire si jamais Stephen Harper ignore l'une ou toutes les propositions de son parti.

Le bureau du premier ministre n'a pas voulu commenter les propositions des libéraux. Mais il est improbable que Stephen Harper accepte d'envisager des proposition qu'un de ses porte-parole a déjà qualifiées d'improvisées, d'irresponsables et de dangereuses.

Le mois dernier, M. Ignatieff avait proposé une modification des règles parlementaires afin que le premier ministre obtienne l'appui de la majorité des députés pour pouvoir demander la prorogation des travaux durant plus d'un moins, lorsque cette requête est effectuée moins d'un an après une prorogation ou lorsque le gouvernement fait face à un vote de confiance.

De son côté, le Nouveau Parti démocratique promet de proposer un projet de loi requérant l'appui de la majorité des députés avant toute demande de prorogation.