Le gouvernement de Stephen Harper demandera à la Cour suprême du Canada de renverser le jugement d'un tribunal de la Colombie-Britannique qui avait validé l'existence du site d'injection de drogues supervisée de Vancouver, InSite.

«Cette cause soulève des questions importantes relativement au principe de l'exclusivité des compétences et au partage des pouvoirs entre les gouvernements fédéral et provinciaux», a indiqué mardi par voie de communiqué le ministre fédéral de la Justice, Rob Nicholson.

Le 15 janvier, la Cour d'appel de la Colombie-Britannique a statué que les soins de santé, y compris les sites d'injection supervisée, étaient de compétence provinciale, et non pas fédérale.

Le gouvernement fédéral fonde sa demande d'appel sur une dissension au sein des juges du tribunal de Colombie-Britannique. «L'un des juges a émis une opinion dissidente, et le gouvernement du Canada estime qu'il est important de demander à la Cour suprême du Canada de se prononcer sur cette question», explique le ministre Nicholson.

Le ministre admet que les toxicomanes ont besoin d'aide, mais il ne croit pas que les sites d'injection de drogues supervisée sont la bonne solution. Il a assuré que la stratégie nationale antidrogue de son gouvernement met l'accent sur la prévention et sur l'accès au traitement pour les toxicomanes. Son gouvernement, dit-il, désire durcir la lutte contre les producteurs et les trafiquants de drogue «qui menacent la sécurité de nos enfants et de nos communautés».

«Notre message est clair: si vous produisez ou vendez de la drogue, vous risquez la prison», a conclu le ministre.

Les sites d'injection supervisée permettent aux toxicomanes de s'injecter leur drogue sous la supervision de personnel médical dans un environnement sécuritaire et hygiénique. La drogue n'est pas fournie mais des seringues propres peuvent être disponibles.