Le Canada est plus prospère et plus sûr aujourd'hui qu'il y a quatre ans, estime le premier ministre Stephen Harper, qui a choisi de marquer hier, 24 heures à l'avance, le quatrième anniversaire de l'arrivée au pouvoir des conservateurs avec un petit discours devant ses troupes et les journalistes.

Après 13 ans de règne libéral, les conservateurs ont remporté les élections le 23 janvier 2006. Ils ont formé un premier gouvernement minoritaire, puis Stephen Harper a conduit ses troupes à une deuxième victoire en octobre 2008, se voyant confier un autre mandat minoritaire, mais renforcé, par les électeurs.

Devant ses troupes, hier, M. Harper a affirmé que son gouvernement, bien que minoritaire aux Communes comme au Sénat, a réussi à réduire les impôts des contribuables, à investir dans les Forces armées canadiennes et à respecter les compétences des provinces.

«Nous avons fait le ménage à Ottawa, reconnu la nation québécoise et respecté les champs de compétence des provinces. Nous avons augmenté notre présence dans le Grand Nord canadien et donné à nos hommes et femmes qui servent dans les Forces armées l'équipement nécessaire pour faire leur travail. Nous voyons cet investissement porter ses fruits aujourd'hui avec le déploiement rapide de nos troupes et l'acheminement de l'aide au peuple d'Haïti», a dit M. Harper.

«Ne vous trompez pas. Il reste beaucoup de choses à faire. Mais nous pouvons dire avec confiance que le Canada est plus sécuritaire, plus fort et plus prospère qu'il ne l'était il y a quatre ans», a-t-il ajouté.

Le premier ministre a marqué le quatrième anniversaire de sa première victoire à la veille de manifestations prévues aujourd'hui dans certaines villes canadiennes pour dénoncer sa décision de proroger le Parlement, le 30 décembre. Le chef du Parti libéral, Michael Ignatieff, et le chef du NPD, Jack Layton, doivent participer à ces manifestations.

Au départ, les travaux des Communes devaient reprendre le 25 janvier. Mais M. Harper a décidé de retarder le retour des députés à Ottawa jusqu'au 3 mars, date à laquelle son gouvernement présentera un nouveau discours du Trône. Le lendemain, le ministre des Finances, Jim Flaherty, déposera un nouveau budget.

Réunions de l'opposition

Les députés libéraux et néo-démocrates se présenteront quand même à Ottawa lundi pour travailler. Les libéraux tiendront des tables rondes sur une série de dossiers comme l'économie, l'environnement et la santé. Pendant ce temps, le ministre des Affaires étrangères, Lawrence Cannon, assistera à une conférence internationale sur la reconstruction d'Haïti à Montréal, où il accueillera notamment ses homologues des États-Unis, de la France et du Brésil.

M. Harper a par ailleurs indiqué hier que la relance de l'économie canadienne demeure la priorité absolue de son gouvernement. Mais il a ajouté qu'il doit déjà se pencher sur un plan à long terme pour éliminer le déficit, qui frisera les 56 milliards de dollars au cours du présent exercice financier, qui prend fin le 31 mars.

«Notre plan d'action économique a atténué l'impact de la récession mondiale au Canada et notre plan nous met sur la voie de la reprise. Mais l'économie internationale reste fragile et nous pourrions toujours retomber sans que ça soit notre faute. C'est pourquoi la protection de l'économie est la priorité des Canadiens et c'est pourquoi c'est encore notre priorité», a dit M. Harper.

En prévision de la lutte contre le déficit, le premier ministre a remanié son cabinet cette semaine. Il a confié à Stockwell Day le poste de président du Conseil du Trésor. Ce dernier aura comme mandat de passer au peigne fin toutes les dépenses de l'État afin de voir les économies qui s'imposent pour venir à bout du déficit.