Un peu de baume au coeur de Michael Ignatieff après une dure année: la prestigieuse revue américaine Foreign Policy le place au 64e rang des penseurs de réputation mondiale. Mieux, on y mentionne qu'il est «destiné à devenir le premier ministre canadien l'an prochain», et ce, ajoute-t-on, seulement cinq ans après son départ de l'Université Harvard.

Pourquoi figure-t-il sur la liste? «Parce qu'il démontre que certains intellectuels peuvent être pertinents», écrit la revue.

 

Foreign Policy voit en lui l'incarnation du professeur qui sort de sa tour d'ivoire et qui vient prouver «que les grandes idées ont leur place en politique».

On lui attribue notamment le mérite d'avoir recentré son parti sur de grandes questions que sont la défense des droits de la personne, la guerre en Afghanistan et le réchauffement climatique.

Michael Ignatieff devance ainsi le premier ministre britannique Gordon Brown. Et non, Stephen Harper ne figure pas sur la liste.

Appelé à commenter les belles choses dites sur lui, M. Ignatieff a simplement fait savoir, par l'intermédiaire de son attaché de presse Jean-François Del Torchio, qu'il souhaitait «remettre le Canada à la place avantageuse qu'il a déjà occupée sur la scène internationale».

Pour y parvenir, a-t-il ajouté, il dit être conscient qu'il doit «concentrer ses efforts à mériter la confiance des Canadiens».

Ben Bernanke, président de la Réserve fédérale des États-Unis, arrive en tête du palmarès de la revue Foreign Policy, qui le récompense pour nous avoir évité une grande récession.

Il est suivi de Barack Obama, salué pour «avoir réinventé le rôle de l'Amérique dans le monde», et de Zahra Rahnavard, «le cerveau derrière la Révolution verte iranienne».

Dick Cheney, l'ex-vice-président américain, arrive au 13e rang en raison de «sa défense très vigoureuse du pouvoir américain». Le pape Benoît XVI rafle la 17e position car entre deux replis sur la tradition, il a su se positionner sur des questions très contemporaines - le réchauffement climatique, par exemple.

La liste est dominée par des personnalités du monde des finances et divers économistes - puisqu'il s'agit d'un des thèmes de prédilection de la revue, après tout -, mais elle fait aussi une place à quelques militants comme la résistante birmane Aung San Suu Kyi.