Michael Ignatieff a tenté hier de limiter les dommages causés par les propos de Janine Krieber sur Facebook, au cours de la fin de semaine dernière, en abordant le sujet avec son mari, l'ancien chef libéral Stéphane Dion.

M. Ignatieff a toutefois fait peu de commentaires sur sa conversation avec son prédécesseur. «Je viens de parler avec Stéphane Dion, a-t-il dit aux journalistes à sa sortie de la période de questions. C'est un collègue qui m'a beaucoup aidé, qui m'a soutenu à fond depuis mon arrivée à la direction. C'est tout ce que j'ai à dire.»

 

Mme Krieber a mis le feu aux poudres dans une note adressée à ses «amis» sur le site de réseautage samedi dernier; elle y a déclaré que le Parti libéral était en pleine déconfiture et a remis en question le leadership de M. Ignatieff. «J'amorce une réflexion sérieuse. Je ne veux pas donner ma voix à un parti qui risque de finir dans les poubelles de l'histoire», a-t-elle écrit.

M. Dion n'aurait pas participé à la manoeuvre et sa femme a retiré la note peu de temps après sa publication. Le couple n'a pas voulu accorder d'entrevue.

Hier au parlement, stratèges et parlementaires libéraux se sont employés à marginaliser l'importance des propos de celle qui a été pendant un temps la future première dame du Canada.

«Elle a sa propre histoire, ses propres vues. Je ne crois pas qu'elle soit un leader d'opinion au sein du Parti libéral et ainsi, je ne crois pas que l'histoire va durer longtemps», a déclaré le député torontois John McCallum.

Une fois les micros fermés, des libéraux ont toutefois convenu que certaines critiques de Mme Krieber étaient partagées par des membres du parti, mais pas toutes. Que la démarche ait été volontaire ou non, l'explication la plus souvent fournie à La Presse est que Mme Krieber est restée amère à la suite de l'opposition des troupes libérales au leadership de son mari, dans lequel elle a elle-même investi beaucoup de temps.

Quant à savoir vers quelle formation politique la «réflexion» de Jeanine Krieber pourrait l'emmener, cela demeure un mystère. Le Parti vert doit annoncer ce matin la nomination d'un nouveau chef adjoint pour le Québec, mais ce ne sera pas Mme Krieber, a indiqué le service des communications du parti.

Quant au NPD, le chef Jack Layton a paru amusé par les nouveaux déboires du PLC. Il s'est par contre gardé de répondre directement aux questions des journalistes. «On observe la situation au sein du Parti libéral, a-t-il dit. Mon épouse est députée de mon parti, alors on n'a aucun problème.»