Ébranlés par la démission de Denis Coderre, les libéraux ont tenté de projeter une image d'unité, à l'entrée du caucus de l'aile québécoise du parti, qui se tient dimanche à Québec.

«L'unité est déjà rebâtie. Faites le tour de la convention aujourd'hui, parlez avec les gens, vous allez voir, il y a un très, très bon esprit d'équipe», a déclaré Martin Cauchon.  Dans les discussions de corridors, les opinions variaient sur le sort réservé à l'ex-lieutenant québécois, qui a dû rendre sa démission lundi dernier après s'être fait publiquement désavouer par son chef. M. Coderre a tenté en vain de s'opposer à ce que Martin Cauchon tente sa chance pour devenir candidat dans la circonscription d'Outremont.

Un militant a confié à La Presse qu'à son avis, les médias avaient été trop durs envers M. Coderre. Un autre a indiqué qu'il avait au contraire été l'artisan de son propre malheur, en étant trop autoritaire dans l'exercice de ses fonctions dans la province.

Sitôt les micros ouverts, cependant, le message reçu a été sensiblement le même que celui livré par Martin Cauchon, à quelques variantes près. «Denis prenait beaucoup de place. C'était sa grande force d'être l'homme qui rassemblait partout au Québec. Là, il va falloir qu'on fasse partout un travail d'équipe et je pense que c'est à notre avantage», a déclaré le député Justin Trudeau.

Le congrès biennal du Québec sera l'occasion de nommer certaines personnes à différentes commissions internes du parti. Un nouveau président de l'aile québécoise du PLC sera aussi nommé : il s'agit de Marc Lavigne, ancien organisateur en chef de Stéphane Dion durant la course au leadership de 2006.

En après-midi, les militants réunis au Palais des congrès de la capitale débattront de certains thèmes chers au Québec, qui pourraient se retrouver dans une prochaine plateforme électorale.

Le chef du PLC, Michael Ignatieff, doit faire un discours peu avant midi. Un point de presse suivra.

S'opposer aux conservateurs?

 

Les députés et militants libéraux n'ont cependant pas tous la même opinion sur la stratégie à adopter à l'égard du gouvernement conservateur dans l'avenir, certains voulant s'opposer de façon systématique à Stephen Harper, d'autres voulant agir au cas par cas.

Le président du caucus, Marc Garneau, a indiqué que les libéraux allaient évaluer chaque vote qui se présentera à la Chambre des communes, et la députée Alexandra Mendes a convenu qu'éventuellement, il pourrait y avoir des exceptions à une opposition catégorique à tout projet de loi conservateur.

Les députés Marlene Jennings et Pablo Rodriguez assurent cependant avoir définitivement perdu confiance envers le gouvernement de Stephen Harper, qui survit actuellement grâce à l'appui ponctuel du Nouveau Parti démocratique (NPD). À Sudbury, au début septembre, le chef libéral Michael Ignatieff avait assuré qu'il tenterait de défaire le gouvernement à la première occasion.

(Avec la PC)