Le chef de l'opposition officielle, Michael Ignatieff, a fait le procès du gouvernement de Stephen Harper, jeudi matin, estimant que la Chambre des communes ne pouvait plus lui faire confiance pour diriger les affaires du pays.

Dans un discours passionné, qui visait à marquer une rupture avec la semaine difficile vécue par le camp libéral, après la démission fracassante de Denis Coderre lundi, M. Ignatieff a expliqué les raisons qui l'ont mené à déposer une motion de défiance qui aurait pu faire tomber le gouvernement conservateur et plonger le Canada en élections. «Ce n'est pas seulement l'idéologie conservatrice. Ce n'est pas seulement leurs politiques, c'est leur façon de faire de la politique, a critiqué le chef libéral. Pour eux, tous les adversaires sont des ennemis. On ne peut pas faire fonctionner le Canada comme ça. On ne peut pas diviser notre pays ainsi.»

M. Ignatieff a vivement critiqué les positions du gouvernement Harper sur les changements climatiques, sur la Chine, sur l'ONU, sur le Québec, sur les Canadiens qui se retrouvent pris à l'étranger.

«Nous méritons mieux. Nous méritons un gouvernement de compassion, de créativité, de collaboration, un gouvernement qui unit les Canadiens, qui ne les divise pas», a dit le chef de l'opposition.

Le vote sur cette motion de défiance, prévu à 17h30, jeudi, devrait toutefois permettre aux conservateurs de se maintenir au pouvoir. Le NPD de Jack Layton a déjà annoncé qu'il souhaitait faire fonctionner le parlement, plutôt que d'aller en élections.