Nathalie Le Prohon a démissionné de ses postes au conseil d'administration d'Hydro-Québec et au comité de vérification de la Défense nationale du Canada, a appris La Presse.

Ces démissions sèment le doute sur les réelles intentions de cette candidate pressentie pour représenter le Parti libéral du Canada dans la circonscription de Jeanne-Le Ber.

 

Hier, une rumeur circulait selon laquelle elle songeait à abandonner son projet en raison de l'affrontement entre Denis Coderre et Martin Cauchon et de la crise majeure qui a suivi au PLC.

Or, de telles démissions sont un préalable pour quiconque souhaite être candidat à des élections fédérales.

Jointe par La Presse hier en soirée, Mme Le Prohon a confirmé qu'elle avait bel et bien démissionné. Le Conseil du Trésor fédéral a reçu sa lettre hier pour le comité de la Défense.

«J'ai effectivement remis ma lettre de démission au ministère de la Défense ainsi qu'à Hydro-Québec. Ce sont les deux rôles que je ne peux pas poursuivre si je veux me lancer en politique», a-t-elle dit.

Mais elle a refusé de confirmer si elle se présenterait ou non. «Quand je serai prête, vous le saurez», s'est-elle bornée à dire.

Elle siégeait au CA d'Hydro-Québec depuis septembre 2007 et au comité de la Défense depuis décembre 2008.

Femme engagée

Nathalie Le Prohon est demeurée discrète depuis qu'on a évoqué sa candidature pour le Parti libéral du Canada dans Outremont. Mais son curriculum vitae, lui, témoigne d'une prolifique carrière dans le monde des entreprises.

Diplômée en communications de l'Université McGill en 1984, Mme Le Prohon entre, la même année, à IBM Canada. En 19 ans, elle y gravit plusieurs échelons, jusqu'à devenir vice-présidente du secteur ventes et services d'impartition, en 2002-2003. Dans l'intervalle, elle décroche une maîtrise en administration des affaires (MBA) de l'Université Concordia en 1999.

Alors qu'elle est en poste à Toronto, elle devient présidente de la firme Nokia Canada en 2003. En 2004, à 42 ans, on lui diagnostique un cancer (aujourd'hui en rémission), ce qui la force à suivre des traitements intensifs, indique un communiqué de l'Université Concordia qui, plus tôt cette année, l'a désignée diplômée de l'année.

Aujourd'hui, elle est membre du conseil d'administration de la Fondation du cancer du sein et du Fonds de développement Vanguard. Elle a aussi été coprésidente, en 2007, de la campagne de financement de la Fondation Marie-Vincent, qui vient en aide aux enfants victimes d'agression sexuelle.