Stéphane Dion est le candidat choisi pour représenter le Parti libéral dans Saint-Laurent-Cartierville, affirment le bureau de l'ancien chef libéral et celui de l'actuel leader du parti, Michael Ignatieff.

Les hautes instances du Parti libéral du Canada se sont empressées hier de nier la teneur d'un article publié dans Le Devoir le matin même, selon lequel lieutenant québécois de M. Ignatieff, Denis Coderre, souhaiterait écarter M. Dion de la prochaine campagne électorale.

«Non, pas du tout», a tranché le directeur des relations de presse francophone de M. Ignatieff, Jean-François Del Torchio. Une lettre obtenue par La Presse semble à tout le moins prouver que M. Dion a obtenu l'assurance qu'il serait de nouveau candidat libéral dans la circonscription qu'il occupe depuis 1996.

Signée par Michael Ignatieff lui-même, cette lettre, qui n'est pas datée, annonce: «Au nom du Parti libéral du Canada, je suis ravi et honoré de vous accueillir en tant que candidat libéral dans la circonscription de Saint-Laurent-Cartierville».

«Au nom des coprésidents nationaux [...], je me réjouis de travailler avec vous au cours des semaines et des mois à venir.»

Au bureau de M. Dion, on a confirmé avoir reçu cette lettre il y a moins de deux semaines, par voie de messager. Un assistant de l'ancien chef libéral a ajouté que M. Coderre n'avait jamais approché Stéphane Dion et que ce dernier n'avait subi aucune pression de qui que ce soit au PLC.

Ni Stéphane Dion ni Denis Coderre n'ont voulu parler à La Presse, hier.

Des bruits courent depuis plusieurs jours à propos d'au moins trois autres députés libéraux de la région de Montréal, qui seraient mis au rancart à l'occasion d'une prochaine campagne dans l'espoir de renouveler le parti. Il s'agit de Raymonde Folco, dans Laval-Les Îles, de Bernard Patry, dans Pierrefond-Dollard, et de Lise Zarac, dans LaSalle-Émard.

Au moins un d'entre eux aurait déjà reçu une lettre semblable à celle envoyée à M. Dion: il s'agit du docteur Patry, qui l'a affirmé hier au Devoir. Quant aux deux autres députées, le bureau du chef de l'opposition a indiqué hier qu'elles les avaient aussi reçues. Il a toutefois été impossible de le confirmer avec elles.

Le travail de M. Coderre au Québec où, en tant que lieutenant, il est responsable de trouver les 75 candidats pour les prochaines élections, fait couler beaucoup d'encre. Le député de Bourassa a eu maille à partir avec un ancien collègue du Conseil des ministres, Martin Cauchon, qu'il a empêché de se représenter dans la circonscription d'Outremont. M. Coderre a plutôt insisté pour que ce soit une candidate, vraisemblablement la femme d'affaires Nathalie Le Prohon, qui soit sur les rangs dans cet ancien château fort libéral tombé entre les mains du NPD il y a deux ans.

La candidature de Mme Le Prohon doit être officialisée dans les prochains jours.