Les Canadiens méritent mieux qu'un gouvernement conservateur est le message que veulent lancer les libéraux dans une série de nouvelles publicités télévisées.

Ces publicités sont les premières mettant en vedette Michael Ignatieff depuis que celui-ci est devenu le chef du Parti libéral du Canada. La semaine dernière, il avait déclaré qu'il ne pouvait donner son appui au gouvernement conservateur. Ainsi, ces publicités représentent la première frappe électorale libérale.

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Elles sont aussi un signe que le parti a davantage les moyens de se payer une campagne publicitaire nationale. Le prédécesseur de Michael Ignatieff, Stéphane Dion, avait quant à lui peu d'argent à dépenser pour ce genre de publicités télévisées lors des élections tenues à l'automne 2008.

Dans la publicité anglaise, M. Ignatieff, habillé d'une simple chemise bleue, est placé devant une forêt ou un bois et parle directement à la caméra. Il affirme que le pays a besoin «d'une nouvelle façon de penser, d'un gouvernement qui voit grand et d'une perspective plus mondiale». Il ajoute que le gouvernement peut mieux s'entendre avec des pays comme la Chine et l'Inde.

Les Conservateurs ont dépeint, plus tôt cette année, le chef libéral comme un intellectuel international et arrogant n'ayant pas de véritables attaches avec le Canada.

Le directeur national du Parti libéral, Rocco Rossi, affirme qu'au contraire des conservateurs, son parti mise sur des publicités qui véhiculent un message d'espoir et un message axé sur une vision, plutôt que sur des attaques personnelles destinées au chef opposé.

Le slogan des libéraux est: «Nous méritons mieux». En anglais, ce slogan est: «Nous pouvons faire mieux».

Les annonces en français sont plus dures. Ignatieff affirme dans l'une d'entre elles que les conservateurs avaient prédit qu'il n'y aurait ni récession ni déficit avant d'admettre, dans la même année, que les deux phénomènes se sont produits.

Ce gouvernement est «complètement déconnecté de la réalité et irresponsable», déclare-t-il.

Dans la seconde publicité en français, il est question d'environnement. Le chef libéral affirme qu'après quatre ans et trois ministres de l'Environnement, le Canada est passé au dernier rang des pays du G-8 qui se sont engagés dans la lutte aux changements climatiques.

Les libéraux tentent ainsi d'utiliser l'expertise internationale de Michael Ignatieff à titre de journaliste, professeur et auteur de manière positive, contrairement aux conservateurs qui ont l'habitude de la critiquer.

L'ex-chef de cabinet adjoint de Stephen Harper qui a également participé aux campagnes publicitaires du Parti conservateur, Patrick Muttart, croit que les publicités libérales produisent l'effet inverse. Selon ce conservateur qui travaille désormais pour une firme d'affaires publiques américaine, elles interpellent plutôt un segment de la population «riche, urbain et internationaliste».

Le ministre de l'Immigration, Jason Kenney, a réagi dimanche aux publicités libérales dans une déclaration qu'il a fait parvenir par courriel. Il affirme que «Michael Ignatieff tente se refaire une image d'homme du peuple» mais que cela est une «ruse».

«Il espère que les Canadiens vont oublier ce qu'il a dit ou fait», ajoute-t-il, faisant référence aux 34 années que M. Ignatieff a passées à l'étranger.

«Il espère que les Canadiens ne verront pas qu'il met la reprise économique du Canada en péril en imposant des élections inutiles», poursuit la déclaration.