À quelques semaines du déclenchement possible d'une campagne électorale, un ministre influent du cabinet Harper, Peter MacKay, se retrouve en eau trouble pour avoir omis de déclarer qu'il était membre du conseil d'administration d'entreprises forestières appartenant à son père.

«C'est un manquement à l'éthique. Pour un ancien procureur qui sait que l'ignorance devant la loi ne peut pas être un argument, je trouve que son aveuglement ne tient pas la route», a jugé le député libéral Denis Coderre, hier.Le quotidien néo-écossais The Chronicle Herald a révélé hier que le ministre de la Défense occupait jusqu'à mercredi le poste d'administrateur dans les entreprises Beaver Lumber et Lorne Resources, propriétés de son père, l'ancien ministre conservateur Elmer MacKay.

Le ministre MacKay a démissionné de ses fonctions après avoir été joint par le bureau de la commissaire à l'éthique, Mary Dawson, qui analyse actuellement le dossier. Il a affirmé avoir oublié qu'il faisait partie de ces conseils d'administration.

La loi fédérale sur les conflits d'intérêts interdit à «tout titulaire de charge publique principale d'occuper un poste d'administrateur dans une société ou un organisme». Les ministres et députés doivent par ailleurs remplir une déclaration d'intérêts au moment de leur entrée en fonction.

Le ministre MacKay a par ailleurs annoncé la semaine dernière un investissement fédéral de 7 millions pour l'industrie forestière en Nouvelle-Écosse, une région où son père est considéré comme un magnat du bois de charpente.

L'opposition réclame une enquête et attend avec la décision de la commissaire à l'éthique. «C'est un devoir de tout déclarer, a conclu Carole Freeman, députée du Bloc québécois. Encore une fois, on a, avec ce gouvernement-là, un grand problème de transparence.»