Le gouvernement fédéral a lancé une enquête sur le traitement du cas d'une Torontoise détenue au Kenya pendant plusieurs mois.

Suaad Hagi Mohamud est revenue au Canada, samedi, après être restée coincée à Nairobi, au Kenya, durant 86 jours, parce que les autorités affirmaient que ses lèvres ne correspondaient pas à celles apparaissant sur la photographie de son passeport, émis il y a quatre ans.

Le ministre fédéral de la Sécurité publique, Peter Van Loan, a indiqué, dimanche, que l'Agence des services frontaliers du Canada préparait un rapport sur l'histoire de Mme Mohamud, qui s'était rendue au Kenya pour visiter sa mère. La Torontoise a été emprisonnée durant huit jours et a passé plus de deux mois dans une chambre d'hôtel, tout en se démenant pour prouver son identité.

M. Van Loan a affirmé qu'il fallait fournir des explications dans cette affaire. Il a soutenu qu'il était nécessaire de connaître les décisions qui avaient été prises et leurs fondements, pour pouvoir déterminer ce qui s'était réellement passé.

En mai, lorsque Mme Mohamud, âgée de 31 ans, s'est tournée vers son pays pour de l'aide, des représentants consulaires ont eu des doutes au sujet de sa citoyenneté, l'ont déclarée usurpatrice et ont annulé son passeport.

La Torontoise a finalement pu confirmer son identité à l'aide d'un test d'ADN, dont les résultats ont été obtenus la semaine dernière. Les accusations qui pesaient sur elle, dont celle pour s'être trouvée au Kenya illégalement, ont été abandonnées par un tribunal kényan, vendredi. Les accusations avaient été déposées après le refus par le Canada de reconnaître la citoyenneté de Mme Mohamud.

M. Van Loan a toutefois indiqué qu'il allait attendre les conclusions de l'enquête avant de déterminer si une indemnité allait être versée à la Torontoise.

«Nous avons des agents des services frontaliers qui doivent prendre des milliers de décisions chaque jour, a-t-il fait valoir. Je ne voudrais certainement pas faire un jugement avant d'avoir vu les résultats de l'enquête.»

Samedi, Suaad Hagi Mohamud a été accueillie par des amis et des membres de sa famille, dont son fils de 12 ans, Mohamed Hussein.

«Je veux seulement être avec mon garçon, mon garçon», avait-elle affirmé en prenant son fils dans ses bras, à l'aéroport Pearson, à Toronto.