Alors qu'il profite de la grogne populaire contre les «bandits en cravate», le gouvernement Harper tente de remettre en selle le principe des peines de prison minimales obligatoires pour les criminels en l'étendant aux crimes économiques.

Le ministre de la Justice, Rob Nicholson, a indiqué hier en conférence téléphonique que son gouvernement étudie actuellement cette possibilité. «Notre rôle en tant que législateur est de fixer des balises pour la justice. Cela consiste à déterminer ce que doivent être les peines maximales (que les juges imposent aux criminels reconnus), mais aussi de nous prononcer sur ce que devraient être les peines minimales», a dit le ministre.

 

Mercredi, le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, avait réclamé du gouvernement Harper des mesures plus musclées pour combattre les crimes économiques semblables à ceux qu'Earl Jones est soupçonné d'avoir commis.

«Tout d'un coup, le Bloc semble avoir découvert qu'il y a un problème avec la criminalité dans ce pays. J'aurais préféré qu'il nous soutienne dans nos projets de loi plus tôt», a déclaré hier le ministre Nicholson. «Un de ces projets de loi (visant à mettre fin aux peines purgées à domicile) avait des prévisions ciblant spécialement les fraudeurs», a souligné le ministre.

Le chef bloquiste, qui ne croit pas en l'efficacité des peines minimales obligatoires, réclame notamment l'abolition du privilège qui permet aux personnes coupables de crimes non violents de sortir de prison après avoir purgé le sixième de leur peine.