Les dirigeants du Parti conservateur ont servi un avertissement à peine voilé au chef libéral, Michael Ignatieff, vendredi. Ils lui ont demandé de laisser tomber sa proposition visant à faciliter l'accès à l'assurance-emploi, à défaut de quoi il n'y aura pas d'entente sur la réforme de l'assurance-emploi.

M. Ignatieff prône une norme nationale de 360 heures de travail pour pouvoir être admissible aux prestations d'assurance-emploi. Les critères actuels exigent entre 420 et 720 heures, selon les taux de chômage régional.

Mais le député conservateur de Nepean-Carleton, Pierre Poilievre, a fait savoir que le gouvernement Harper n'acceptera «jamais» la proposition de M. Ignatieff.

M. Poilievre, qui est également membre du comité bipartite sur la réforme de l'assurance-emploi, a ajouté que les conservateurs n'approuveront jamais le principe permettant de toucher des prestations après avoir travaillé pendant seulement 360 heures ou neuf semaines. Selon le député, un tel programme, s'il était adopté, coûterait des milliards de dollars aux contribuables et nécessiterait des hausses d'impôt pour le financer.

Selon M. Poilievre, le chef libéral sait fort bien que le premier ministre Stephen Harper a toujours rejeté cette idée, et il s'est donc dit surpris de voir M. Ignatieff revenir avec pareille proposition au moment où le groupe bipartite tenait une première réunion jeudi.

M. Ignatieff avait affirmé, jeudi, que son parti croyait «très fortement» au principe d'une norme nationale unique, mais il a également reconnu qu'il pouvait faire preuve d'un peu de flexibilité sur le nombre d'heures, mais «très peu».