Le gouvernement canadien a demandé au président destitué du Honduras Manuel Zelaya de ne tenter aucun retour dans son pays, comme il s'apprête à le faire, tant qu'aucun règlement politique n'a été trouvé entre les camps opposés, a annoncé Ottawa vendredi.

Le secrétaire d'État canadien aux Affaires étrangères pour les Amériques, Peter Kent, s'est entretenu jeudi avec M. Zelaya, l'ex-président du Congrès Roberto Micheletti, qui a pris le pouvoir après le coup d'État militaire du 28 juin, et le chef de la diplomatie costaricienne, dont le pays fait office de médiateur.

M. Kent a «rappelé au président Zelaya qu'il ne devait pas retourner au Honduras avant qu'une (...) solution ait été trouvée», ont indiqué ses services dans un communiqué.

M. Zelaya est arrivé jeudi dans le nord du Nicaragua, près de la frontière hondurienne, afin de préparer son retour dans son pays.

Lors de ces entretiens téléphoniques, le secrétaire d'État canadien a également demandé aux deux camps opposés d'appuyer l'«Accord de San Jose» du 22 juillet, présenté par le président du Costa Rica Oscar Arias.

«J'ai demandé aux deux parties de saisir cette occasion unique d'en arriver à une solution pacifique, dans le meilleur intérêt de tous les habitants du Honduras», a déclaré M. Kent.

Selon ce plan, M. Zelaya doit recouvrer ses fonctions dès vendredi dans le cadre d'un retour à la situation d'avant le coup d'État, mais en acceptant de répondre devant la justice des accusations lancées contre lui.

«Le Canada demande de nouveau à toutes les parties de condamner l'incitation à la violence, quelle qu'elle soit, en cette période de crise, et de respecter le droit des Honduriens à la paix, à l'ordre et à la bonne gouvernance», a ajouté M. Kent.