Une objectrice de conscience américaine n'a pas perdu espoir d'obtenir la permission de demeurer au Canada.

Kimberly Rivera, âgée de 27 ans, mère de trois enfants et aujourd'hui domiciliée à Toronto, a comparu possiblement pour la dernière fois en Cour fédérale mercredi matin.

Mme Rivera, qui est originaire du Texas, a déserté l'armée des États-Unis en 2007 à cause de son opposition à la guerre en Irak. Elle risquait la déportation et une comparution en cour martiale jusqu'à ce qu'un juge lui accorde un sursis de dernière minute, en mars dernier.

La Cour fédérale doit maintenant déterminer si un rapport du ministère de la Citoyenneté et de l'Immigration, produit en décembre 2007, a mesuré adéquatement les risques qu'encoure Mme Rivera si elle retourne aux États-Unis.

Mercredi matin, devant le juge James Russell, les avocats des deux parties ont présenté leur plaidoirie finale sur la valeur du rapport.

L'avocat de Mme Rivera, Alyssa Manning, a argué que sa cliente devrait probablement comparaître en cour martiale et purger une peine d'emprisonnement - plutôt que d'être renvoyée par mesure administrative - en raison de sa prise de position face à la guerre. Le rapport, a ajouté Me Manning, comporte des lacunes.

Le procureur du gouvernement, Stephen Gold, a affirmé que les conclusions du rapport sont «parfaitement raisonnables» face aux risques encourus par Mme Rivera si elle devait retourner aux États-Unis.

Mme Rivera s'était enrôlée en mars 2006 et avait été mutée en Irak, où l'une de ses tâches était de vérifier les véhicules louches aux postes de contrôle. Elle est devenue désillusionnée et en février 2007, alors qu'elle avait obtenu une absence autorisée de deux semaines, elle est entrée au Canada.

On ignore à quel moment le tribunal rendra son verdict.