Le premier ministre Stephen Harper affirme que son gouvernement réussira à éliminer le déficit, qui dépassera les 50 milliards de dollars en 2009-2010, sans augmenter le fardeau fiscal des contribuables ou des entreprises.

M. Harper a soutenu hier dans une entrevue accordée au réseau CTV que près de la moitié du déficit actuel sert à financer des mesures temporaires pour relancer l'économie canadienne, frappée de plein fouet par la crise mondiale.Or, ces mesures prendront fin en mars 2011, soit dans deux ans, a tenu à préciser hier le premier ministre. Il a aussi expliqué que la récession actuelle a fait chuter les rentrées d'impôts du gouvernement de manière importante.

Ces rentrées devraient augmenter de nouveau une fois que la croissance de l'économie reprendra.

Le ministre des Finances, Jim Flaherty, a indiqué la semaine dernière qu'Ottawa pourra rétablir l'équilibre budgétaire d'ici 2014, soit dans cinq ans.

«Il y a deux moyens pour sortir de l'ornière des déficits. Le premier est que la vaste majorité des dépenses de relance prendra fin en mars 2011. (...) Le deuxième moyen est l'augmentation des revenus, et cela va naturellement arriver une fois la récession terminée», a affirmé M. Harper, qui était de passage à Halifax hier.

Pas de hausses d'impôt

Interrogé par l'animateur Steve Murphy pour savoir s'il était convaincu qu'il n'était pas nécessaire de majorer les impôts ou les taxes pour venir à bout du déficit, M. Harper a déclaré: «Absolument. Le déficit, si l'on exclut les dépenses temporaires, ne représente que 1,5% du produit intérieur brut. Et la chute de nos revenus durant la récession est certainement plus importante que cela.»

Le premier ministre a rappelé que le Canada est moins durement frappé que les autres pays par la récession. Il a souligné que le déficit aux États-Unis est quatre fois plus important que celui du Canada, toutes proportions gardées.

«Il est important que les Canadiens comprennent, même si le chiffre du déficit peut paraître énorme, qu'il est en fait petit en comparaison aux déficits d'autres pays», a affirmé M. Harper.

Le gouvernement fédéral a enregistré son premier déficit en 11 ans au cours du dernier exercice financier qui a pris fin le 31 mars. Ce déficit s'élevait à 3,9 milliards. En 2009-2010, le déficit devrait dépasser les 50 milliards.

Le ministre des Finances, Jim Flaherty, a été contraint de revoir ses projections à la hausse en mai. Dans son budget déposé en janvier, il prévoyait un déficit de 34 milliards cette année.

Durant la dernière campagne électorale, en octobre, M. Harper avait affirmé que son gouvernement ne replongerait pas le pays dans l'encre rouge. Il prévoyait alors de modestes surplus pour les prochaines années. C'était avant que la récession ne frappe le Canada de plein fouet.

Depuis lors, les libéraux de Michael Ignatieff, tout comme le Bloc québécois et le NPD, ne cessent de mettre en doute les projections financières du gouvernement Harper.