Le ministre des Finances, Jim Flaherty, est intervenu auprès du président de l'Office d'investissement du Régime de pensions du Canada (OIRPC) pour lui demander de respecter les principes de rémunération établis il y a quelques mois par le G20.

La lettre envoyée par M. Flaherty fait suite à des pressions soutenues du NPD au cours des dernières semaines. Le parti de Jack Layton accuse la société d'État d'avoir versé 7 millions en primes de performance à quatre de ses dirigeants cette année, malgré le fait qu'elle ait accusé un rendement négatif de 18,6% et perdu 24 milliards.

 

L'OIRPC a été créé en 1996 pour gérer les placements du Régime de pensions du Canada. Ce régime est alimenté par les cotisations des contribuables canadiens et sert à verser des prestations de retraite, entre autres.

Le gouvernement maintient depuis le début que la caisse de retraite, établie à Toronto, est indépendante. Malgré tout, hier, à une question posée par un simple député de son propre parti, le ministre des Finances a indiqué qu'il avait écrit au président.

«J'ai parlé et écrit au président du OIRPC aujourd'hui, lui demandant de me confirmer qu'il se soumet à ces principes, a-t-il dit. J'ai hâte d'avoir sa réponse.» Les principes de rémunération établis par le G20 visent entre autres à éviter que la rémunération des dirigeants d'entreprise ne les encourage à prendre des risques dans leurs décisions d'affaires.

La démarche est loin d'avoir satisfait le chef néo-démocrate. «Il leur écrit une lettre pour leur demander de suivre des lignes directrices nébuleuses, a déploré Jack Layton. Pourquoi ne se lève-t-il pas tout simplement debout pour dire: ces primes sont abusives et vous devez les annuler?»

Les pressions du NPD rappellent celles des partis de l'opposition à Québec, sur les performances d'une autre caisse de retraite, la Caisse de dépôt et placement du Québec. Ces pressions ont mené à une commission parlementaire qui s'est terminée la semaine dernière.