Stephen Harper débarque à Montréal mercredi soir afin de livrer un message à ses militants: le Parti conservateur n'est pas en voie de disparition au Québec malgré ce qu'en disent les sondages.

Le premier ministre prononcera son premier discours d'importance depuis plusieurs mois au Québec, au Reine-Élizabeth, au moment où de nombreux coups de sonde démontrent que l'appui au Parti conservateur a diminué de manière marquée depuis les dernières élections.

L'objectif de ce discours est de fouetter les troupes alors que les libéraux de Michael Ignatieff brandissent la menace de provoquer des élections générales et de rappeler aux Québécois les principales réalisations du gouvernement Harper depuis 2006. M. Harper compte aussi profiter de l'occasion pour expliquer les mesures prises par son gouvernement pour contrer les effets de la récession économique.

«Ce discours va démontrer que, contrairement à ce que disent les analystes et les sondages, nous n'avons pas fait une croix sur le Québec», a indiqué à La Presse une source conservatrice qui a requis l'anonymat.

Quelque 500 personnes sont attendues à cet événement, dont l'ancien chef de l'Action démocratique du Québec, Mario Dumont, qui travaille maintenant pour TQS, Larry Smith, le PDG des Alouettes de Montréal, et l'ancienne juge Andrée Ruffo. Gerry Weiner, ancien ministre dans le gouvernement conservateur de Brian Mulroney, sera également présent, selon des informations obtenues par La Presse.

Plusieurs ministres actuels du gouvernement Harper - la ministre des Affaires intergouvernementales, Josée Verner, le ministre des Travaux publics et lieutenant de Stephen Harper au Québec, Christian Paradis, le ministre du Revenu Jean-Pierre Blackburn, le ministre du Patrimoine James Moore, le ministre de l'Environnement Jim Prentice - sont aussi attendus.

Ce souper devrait rapporter quelque 350 000$ dans les coffres du Parti conservateur déjà bien garnis en prévision des prochaines élections fédérales.

Aux dernières élections, le Parti conservateur a remporté 10 des 75 sièges au Québec et obtenu 22% des voix. Le Bloc québécois s'est encore imposé en raflant 49 sièges avec 38% des voix, alors que le Parti libéral a mis la main sur 14 sièges et 23,5% des voix.

Mais la donne politique semble avoir changé depuis les dernières élections, en particulier depuis que Michael Ignatieff a pris les commandes du Parti libéral.

En effet, le dernier sondage CROP-La Presse accorde seulement 15% des intentions de vote au Parti conservateur, une situation qui inquiète les militants conservateurs au Québec et même ceux dans le reste du pays.

Le Parti libéral a retrouvé un nouveau souffle avec Michael Ignatieff et devance même le Bloc québécois dans les intentions de vote avec 37% contre 31% aux troupes souverainistes de Gilles Duceppe. Le NPD, qui détient un siège, celui d'Outremont de Thomas Mulcair, recueille pour sa part 12% dans le dernier sondage mené par CROP.