Ignatieff a été officiellement couronné samedi comme chef du Parti libéral du Canada dans le cadre du congrès de cette formation qui a réuni quelque 3000 délégués à Vancouver.

Michael Ignatieff a été confirmé comme chef du Parti libéral, hier, par 97% des 2100 délégués réunis en congrès national. Aussitôt, il a lancé un appel à la mobilisation en prévision de la prochaine campagne électorale.

Dans un discours d'une trentaine de minutes, M. Ignatieff a expliqué les grandes lignes de sa vision du pays, qui privilégie un gouvernement fédéral plus interventionniste.

Même s'il s'est contenté de grands principes, le chef libéral a indiqué sa volonté, notamment, de relancer le programme national de garderies, aboli par les conservateurs, et de lutter contre la pauvreté des peuples autochtones, comme le prévoyait l'accord de Kelowna, aussi rejeté par le gouvernement Harper.

M. Ignatieff compte aussi augmenter les investissements dans la recherche et l'innovation ainsi que dans l'éducation postsecondaire. Il a brièvement mentionné le dossier de l'environnement en soulignant l'urgence d'investir dans les technologies vertes pour contrer les changements climatiques.

Il a de nouveau tendu la main aux Québécois nationalistes, comme il l'avait fait à Laval en mars, en affirmant qu'il est possible d'être un fier Québécois sans renier son appartenance au Canada.

«Nous respectons nos différences. Nous acceptons nos identités. Nous n'imposons pas un patriotisme singulier. Nous laissons la liberté d'appartenance à nos citoyens. Soyez québécois et canadiens, soyez les deux dans l'ordre qui vous semble bon. C'est ça, le génie du Canada. C'est notre exemple pour le monde», a affirmé M. Ignatieff.

Le chef libéral a aussi affirmé que son parti sera prêt à prendre le pouvoir aux prochaines élections, mais qu'il doit d'abord établir un programme qui suscitera l'espoir des Canadiens en ces temps de crise économique.

«Si nous offrons un message d'espoir empreint de générosité à nos concitoyens, ils nous choisiront comme prochain gouvernement du Canada», a lancé M. Ignatieff, qui a été applaudi chaleureusement à plusieurs reprises.

À la toute fin de son discours, il a accusé le premier ministre Stephen Harper d'avoir manqué à son devoir, notamment durant la crise parlementaire de novembre dernier. Il l'a accusé de tenter de dresser les régions du pays les unes contre les autres pour s'accrocher au pouvoir.

«M. Harper, vous ne comprenez pas le Canada. Vous ne comprenez pas qu'un premier ministre est là pour unifier le pays, non pas pour le diviser. M. Harper, vous manquez à votre devoir. Vous n'avez pas compris que le seul rôle qu'a un premier ministre, c'est d'unir les Canadiens. Si vous ne pouvez unir les Canadiens, si vous ne pouvez nous inspirer, nous, nous le pouvons», a dit M. Ignatieff.

Le discours de M. Ignatieff clôturait un congrès de trois jours au cours duquel les militants libéraux ont rendu hommage à Stéphane Dion, leur ancien chef, et débattu certaines positions. Ils ont aussi réformé le mode de fonctionnement de leur parti.