Les libéraux de Michael Ignatieff ont vu leur progression dans les intentions de vote stopper après que le chef libéral eut affirmé le mois dernier qu'il n'écartait pas l'idée d'augmenter les impôts ou les taxes, si cela s'avérait nécessaire, pour éliminer le déficit fédéral une fois la crise économique terminée.

Le dernier sondage réalisé par la firme Nanos pour le compte de La Presse et du Toronto Star démontre en effet que les appuis au Parti libéral sont demeurés stables à 36%, soit le même score que lors du coup de sonde précédent. Les appuis au Parti conservateur se sont également maintenus à 33%.

 

Pour sa part, le NPD récolte 15% des intentions de vote, une hausse de deux points de pourcentage, tandis que le Parti vert doit se contenter de 7%. Il s'agit du deuxième coup de sonde de la firme Nanos qui place les libéraux en tête à l'échelle nationale, devant les conservateurs. Mais la progression spectaculaire de leurs appuis relevée au cours des dernières semaines semble avoir pris fin.

Au Québec, le Bloc québécois et le Parti libéral sont pratiquement à égalité. Les troupes de Gilles Duceppe obtiennent 37% alors que les libéraux de Michael Ignatieff leur soufflent dans le cou en raflant 36%. Les conservateurs de Stephen Harper ne récoltent plus qu'un maigre 11%, le même score que le NPD.

Pour le président de la firme Nanos, Nik Nanos, il est évident que les propos du chef libéral au sujet d'une possible augmentation des impôts ont causé du tort à son parti.

«Les propos de Michael Ignatieff ont eu un effet. Il n'est d'ailleurs pas étonnant que les libéraux tentent de rectifier le tir depuis qu'il a fait ces déclarations», a affirmé Nik Nanos.

La firme Nanos a d'ailleurs évalué l'opinion des Canadiens au sujet d'une possible hausse des impôts sans toutefois nommer le chef libéral. À la question de savoir ce qu'ils penseraient «d'un politicien qui déclare que les taxes devront être augmentées à l'avenir pour compenser les dépenses déficitaires occasionnées par la crise économique actuelle», 43% des Canadiens affirment qu'ils auraient une opinion défavorable ou plutôt défavorable contre seulement 30% qui auraient une opinion favorable ou plutôt favorable. Vingt-trois pour cent affirment qu'une telle déclaration les laisse indifférents et 4% disent ne pas le savoir.

Depuis que M. Ignatieff a fait cette déclaration, les conservateurs de Stephen Harper ne ratent pas une journée à la Chambre des communes pour accuser le Parti libéral de vouloir hausser les impôts dès leur retour au pouvoir.

Selon M. Nanos, les conservateurs pourraient marquer des points contre les libéraux s'ils continuent à taper sur ce clou.

Et le Parti conservateur détient un autre atout: Stephen Harper. Selon la firme Nanos, Stephen Harper est encore choisi par le plus grand nombre de Canadiens comme étant le plus apte à occuper le poste de premier ministre (32%). Michael Ignatieff est bon deuxième avec 27% tandis que le chef du NPD, Jack Layton, doit se contenter de 13%. Mais Stephen Harper représente un boulet pour son parti au Québec, où seulement 15% des répondants croient qu'il est le meilleur chef pour diriger le pays. Le chef libéral, pour sa part, est le choix de 35% des personnes interrogées alors que Jack Layton est choisi par 14%.

Ce sondage a été réalisé auprès de 1001 Canadiens du 25 au 30 avril. La marge d'erreur est de 3,1 points, 19 fois sur 20. La marge d'erreur est de 6,4 points pour les résultats au Québec.

 

Intentions de vote au Canada

2009 -  Mars -  Avril

Libéral - 36% - 36%

Conservateur -  33% - 33%

NPD - 13% - 15%

BQ - 10% - 9%

VERT - 8% -  7%

Indécis - 11% - 14%

Lequel des représentants fédéraux suivants serait le meilleur premier ministre?

2009 - Mars - Avril

Stephen Harper - 33% - 32%

Michael Ignatieff - 27% - 27%

Jack Layton - 12% - 13%

Gilles Duceppe -  6% -  6%

Elizabeth May -  6% - 6%

Aucun - 7% -  7%

Incertain - 9% -  9%

Sondage réalisé du 25 au 30 avril 2009 auprès de 1001 Canadiens âgés de 18 ans et plus. La marge d'erreur du sondage téléphonique est de plus ou moins 3,1 points, 19 fois sur 20. La marge d'erreur pour les 858 électeurs décidés est de plus ou moins 3,4 points, 19 fois sur 20.