Les ministres québécois du gouvernement Harper ont blâmé la crise économique pour les mauvais chiffres qu'ils ont récolté dans de récents sondages indiquant une montée au Québec des libéraux aux dépends des conservateurs et des bloquistes.

Un sondage CROP-La Presse, effectué en avril auprès de 1000 Québécois, relève 61 pour cent de taux d'insatisfaction chez les Québécois à l'endroit du gouvernement conservateur. Ce sondage, qui a une marge d'erreur de 3 pour cent, 19 fois sur 20, note que les conservateurs ne récoltent plus que 15 pour cent des intentions de vote au Québec.

À son arrivée au Parlement, mercredi matin, le ministre du Revenu, Jean-Pierre Blackburn, a fait valoir qu'il fallait examiner cette performance à la lumière de la situation économique actuellement peu favorable.

«Nous sommes un pays qui connaît des difficultés économiques, comme l'ensemble des pays dans le monde (...). Je pense que c'est normal qu'un gouvernement et qu'un parti soit moins populaire», a-t-il indiqué.

Son collègue Christian Paradis, lieutenant québécois de Stephen Harper, a ajouté que le sentiment va changer au Québec au fur et à mesure que les Québécois verront l'argent que son gouvernement dépense pour contrer la crise. Il a assuré que le plan des conservateurs allait porter fruit et que le temps leur donnera raison.

«Ce n'est pas un concours de popularité, présentement. C'est (important) de garder l'économie sur les rails, et on a la meilleure équipe économique», a renchéri le député Steven Blaney.

Bloc en recul

Le sondage CROP a également souligné que le Parti libéral du Canada dépasse le Bloc québécois pour la toute première fois en plus de cinq ans dans les intentions de vote au Québec.

Les libéraux recueillent 37 pour cent des appuis au Québec, un bond de 7 pour cent par rapport à la fin du mois de mars. Quant au Bloc, il recule de 4 points, de 35 à 31 pour cent.

A deux jours du congrès qui confirmera l'élection de Michael Ignatieff à la tête des libéraux, le député libéral Marcel Proulx estime que c'est justement son chef qui est responsable de la remontée de ses troupes.

En entrevue, M. Proulx a dit que les Québécois constataient qu'ils ne pouvaient pas toujours être dans l'opposition et que ceci était plus évident maintenant que M. Ignatieff était à la tête du parti.

Son collègue, Pablo Rodriguez, a abondé dans le même sens.

«La venue de Michael Ignatieff comme chef y est pour beaucoup. Sa façon de parler directement avec les gens, son ouverture envers le Québec et l'amour qu'il a envers le Québec et le Canada; ça se sent, aussi», a indiqué le député d'Honoré-Mercier.

Pour l'instant, toutefois, le chef libéral n'a pas transmué cet amour en promesses concrètes pour les Québécois. Cela viendra en temps et lieux, lors d'une éventuelle campagne électorale, a rappelé le député Massimo Pacetti.

Du côté des bloquistes, les députés se sont faits peu bavards sur les chiffres indiquant qu'ils perdraient du terrain. Leur chef Gilles Duceppe a lancé qu'il ne commentait pas les sondages, mais qu'il s'appliquait plutôt à gagner des élections.