Le gouvernement afghan serait sur le point d'abandonner le controversé projet de loi qui autoriserait les hommes à violer leur femme, a indiqué hier le ministre des Affaires étrangères, Lawrence Cannon.

Après s'être entretenu avec son homologue afghan, M. Cannon a déclaré au réseau CBC que la décision, prise avec l'aval du président Hamid Karzaï, a été suspendue.

 

«Une décision a été prise pour stopper ce projet de loi et, en même temps, renvoyer le projet au ministre de la Justice pour qu'il puisse le remodeler afin qu'il soit conforme à la Constitution afghane et qu'il respecte les droits individuels et les droits des femmes», a-t-il déclaré.

À la recherche d'appuis à l'approche des élections, le président afghan Hamid Karzaï a soutenu une loi controversée qui s'adresse uniquement à la minorité chiite du pays. Elle interdirait à une femme de sortir sans la permission de son mari, d'obtenir la garde de ses enfants et de refuser d'avoir des rapports sexuels avec son mari.

Le projet avait soulevé l'ire de la communauté internationale. Plusieurs organisations, dont les Nations unies, ont dénoncé ce qu'elles ont qualifié de recul pour les droits des femmes. À Ottawa, tant le gouvernement conservateur que les partis de l'opposition l'avaient condamné.

Le ministre Cannon a fait part de ses «profondes inquiétudes» aux ministres afghans des Affaires étrangères et de l'Intérieur, la semaine dernière, lors d'une rencontre sur l'avenir du pays à La Haye, au Pays-Bas.