L'augmentation du nombre de chômeurs au pays force le gouvernement Harper à embaucher des centaines de nouveaux employés afin de traiter plus rapidement la demande

croissante de nouvellesprestations d'assurance chômage.

La ministre des Ressources humaines, Diane Finley, a indiqué hier qu'Ottawa consacrera 60 millions de dollars afin d'accélérer le traitement des demandes. Au cours des trois derniers mois, le taux de chômage a bondi de 6,6 à 7,7%. Et depuis octobre dernier, 295 000 emplois sont partis en fumée au Canada. Le Ministère a commencé à embaucher davantage d'employés il y a déjà plusieurs mois. Des employés expérimentés qui avaient pris leur retraite et d'autres qui avaient été prêtés à d'autres unités de la fonction publique ont été rapatriés.

 

«Malheureusement, il y a de plus en plus de gens qui sont mis à pied et les demandes d'assurance emploi augmentent. Nous avons déjà embauché des centaines d'employés de plus et nous continuerons d'en embaucher des centaines d'autres», a affirmé Mme Finley. Le ministre du Revenu, Jean- Pierre Blackburn, a aussi précisé hier, dans une entrevue accordée à La Presse, d'autres changements qui permettront d'aider les travailleurs victimes de la récession. «Je pense que, comme gouvernement, nous démontrons notre sérieux en posant des gestes concrets pour les chômeurs au moment où le Canada traverse justement une période économique plus difficile et où des gens perdent leur emploi. Nous allons simplifier le processus administratif «, a dit M. Blackburn. À titre d'exemple, l'employeur qui met à pied un travailleur devra seulement remettre un relevé d'emploi au gouvernement sous format électronique alors qu'auparavant il devait aussi soumettre un document écrit. En outre, les personnes qui acceptent le travail à temps partagé n'auront plus à remplir un formulaire toutes les deux s semaines. Elles devront le faire uniquement si leur statut change. Enfin, la durée du programme de travail à temps partagé passe de 38 semaines à 52 semaines. Mais les trois partis de l'opposition, en particulier le Bloc québécois et le NPD qui font de la réforme de l'assurance emploi l'un de leurs chevaux de bataille depuis des années, se sont montrés peu impressionnés par les changements annoncés par le gouvernement Harper.

Pas assez, dit l'opposition

Le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, a soutenu que les conservateurs ont raté une belle occasion d'annuler au moins le délai de carence de deux semaines avant de toucher des prestations. «En annulant le délai de carence, cela équivaudrait à donner un chèque additionnel aux chômeurs qui sont de plus en plus nombreux. Le gouvernement viendrait en aide à tous les chômeurs et, du coup, permettrait de stimuler l'économie», a affirmé M. Duceppe aux Communes. Le chef du NPD, Jack Layton, a soutenu que seulement 57% des chômeurs obtiennent des prestations d'assurance emploi. «Au Canada, il y avait 1,3 million de chômeurs en janvier, mais seulement 560 000 d'entre eux recevaient de l'aide de l'assurance emploi «, a tonné M. Layton. Faux, a rétorqué la ministre Diane Finley aux Communes, qui a affirmé que 80% des travailleurs qui paient des cotisations sont admissibles à recevoir des prestations. Pour sa par t , le chef du Parti libéral, Michael Ignatieff, a soutenu que le régime actuel d'assurance emploi n'est pas équitable pour tout le monde d'une région à l'autre. Il a indiqué que son parti passe le programme au peigne fin et proposera au gouvernement Harper des changements d'ici la fin juin pour en améliorer l'accessibilité. «Il y a un tas de problèmes. Le gouvernement Harper essaie d'improviser avec l'assurance chômage «, a dit M. Ignatieff.