Le premier ministre Stephen Harper a affirmé, au cours d'une entrevue accordée au quotidien américain The Wall Street Journal, que l'avenir de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN) reposait en très grande partie sur le succès de la mission en Afghanistan.

M. Harper a également affirmé au journal de renommé que l'Afghanistan était un sérieux test pour l'OTAN. Un échec des troupes dans ce pays pourrait, selon lui, mettre en péril l'organisation sous sa forme actuelle.

Il a aussi dit que l'effort disjoint en Afghanistan avait mis en relief les fractures au sein des membres de l'Alliance. Il a ajouté qu'il était nécessaire que l'OTAN se prenne en main puisque dans le cas échéant, elle ne pourrait plus s'engager dans de nouvelles missions de cette envergure.

Pour le premier ministre canadien, si l'on ne peut plus se fier sur l'OTAN, cela pourrait avoir des répercussions négatives pour le Canada. Selon M. Harper, la Russie a récemment testé à de nombreuses reprises l'espace aérien canadien dans l'Arctique. Et il a insisté sur le fait que ce pays représentait à nouveau une menace potentielle pour son pays.

Les visées du Kremlin pour le fond marin de l'Arctique sont désormais débattues en vertu de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer. Mais les autres provocations sont inquiétantes, selon M. Harper.

«Ils testent notre espace aérien plus fréquemment qu'ils ne l'ont fait depuis très longtemps, a-t-il affirmé. Cela représente une agression non seulement dans l'Arctique mais une agression de façon générale. Et elle est de plus en plus préoccupante.»

Il a également affirmé au quotidien américain que les DEtats-Unis devaient repenser leur stratégie en Afghanistan afin d'aider les Afghans à s'occuper eux-mêmes des rebellions pour mettre en place un gouvernement qui ira dans la bonne direction. Ce n'est pas l'OTAN qui battra les rebelles, a-t-il dit.

Il est illusoire, a-t-il souligné, de croire que l'on pourrait mettre rapidement en place une démocratie de type occidentale. Selon lui, il faut plutôt espérer voir naître un gouvernement qui serait formé en partie sur certaines normes démocratiques.

Le premier ministre canadien s'est dit encouragé par la décision du gouvernement Obama d'accroître le nombre de soldats en Afghanistan. Mais il a encouragé la nouvelle administration à évaluer correctement les objectifs «et à s'assurer qu'ils sont réalistes et réalisables».