Le gouvernement de Stephen Harper aurait minimisé les risques pour la santé, et voulait obtenir de coûteux services de consultants en relations publiques, après avoir stoppé des projets de construction d'écoles dans des réserves autochtones.

C'est ce qu'indiquent des documents internes, dont un courriel daté du 22 février 2008, obtenus par le Nouveau Parti démocratique. On y lit que des discussions ont eu lieu au sujet de l'embauche de la firme de relations publiques Hill and Knowlton pour aider le gouvernement à justifier des mesures qu'une fonctionnaire décrivait comme difficiles à faire passer.

Le courriel a été écrit par Susan Bertrand, responsable des communications pour les Affaires autochtones à Thunder Bay, en Ontario. Il concernait la décision prise par le gouvernement, quelques mois plus tôt, de stopper le projet de construction d'une nouvelle école primaire pour la réserve Attawapiskat, dans le nord de l'Ontario.

Des pourparlers engagés plusieurs mois plus tôt autour du projet avaient progressé au point qu'on en était à prendre des mesures en vue de l'ouverture du chantier. Mais le projet, et des dizaines d'autres projets de construction d'écoles neuves ou de rénovations d'anciennes écoles, ont été interrompus en 2007. Les conservateurs avaient alors invoqué un manque de fonds et l'augmentation des coûts de construction.

La décision a été prise en dépit d'un document interne des Affaires indiennes faisant état d'un problème de surpopulation et d'importantes réparations requises pour huit salles de classe portatives ayant accueilli 400 élèves du primaire à la réserve Attawapiskat depuis 2000.

Leur école permanente avait dû être condamnée après une fuite de diesel provenant du système de chauffage financé par les Affaires indiennes.

Ce ministère affirme maintenant qu'un document exposant les 28,5 millions $ devant être dépensés, entre 2009 et 2011, pour ce projet d'école «prioritaire» n'était en fait qu'une «ébauche préliminaire». Selon la porte-parole du ministère, ce document décrivait la façon dont on aurait alloué des fonds «si des risques urgents pour la santé et la sécurité avaient été identifiés».

Elle a ajouté qu'une inspection effectuée le 24 juin dernier et un test de qualité de l'air réalisé au début du mois n'ont pas permis de constater de risques immédiats pour la santé.

L'Assemblée des premières nations soutient qu'au moins 40 réserves sont dépourvues d'écoles et qu'un nombre encore plus élevé ont besoin de réparations majeures.