Des groupes religieux, dont le Diocèse catholique de Montréal, ont lancé mardi un appel au gouvernement Harper pour qu'il leur permette de parrainer cinq détenus de la prison américaine de Guantanamo Bay.

Le Diocèse catholique de Montréal, le Diocèse anglican de Montréal et des congrégations de l'Église unie de Toronto espèrent ainsi permettre à trois Ouïgours, un Algérien et un Kurde de la Syrie d'obtenir le statut de réfugié pour s'établir au Canada.

«L'Évangile de la compassion et de la solidarité nous invite à parrainer ces prisonniers au sujet desquels il n'existe aucune preuve qui pourrait mener à des accusations, mais qui ne peuvent retourner dans leur pays d'origine», a expliqué Brian McDonough, directeur de l'Office de la pastorale sociale de l'Archevêché de Montréal dans un communiqué de presse.

C'est le Conseil canadien pour les réfugiés qui coordonne la campagne. Selon le groupe, une telle démarche de parrainage oblige le gouvernement à traiter les dossiers de demandeurs le plus rapidement possible.

Une première demande, celle de l'Algérien Djamel Ameziane, détenu à Guantanamo depuis sept ans, a été déposée en juillet 2008 et les procédures sont toujours en cours. C'est le Diocèse anglican de Montréal qui la parraine.

Une cinquième demande sera déposée aujourd'hui, mardi: celle du Kurde de la Syrie Maasoum Abdah Mouhammad, par des congrégations de l'Église unie de Toronto. Ce même groupe parraine la demande d'asile faite par l'Ouïgour de la Chine Anwar Hassan.

Le Diocèse catholique de Montréal entend lui aussi parrainer deux Ouïgours de la Chine détenus à Guantanamo depuis sept ans. Ils ont cependant demandé que leur identité ne soit pas révélée, de peur de représailles contre leur famille.

Environ 245 personnes sont toujours détenues à la prison de Guantanamo, dont le nouveau président américain Barack Obama a annoncé la fermeture d'ici un an. Depuis, la question se pose : où iront tous ces prisonniers?

Janet Dench, directrice du Conseil canadien pour les réfugiés, évalue que le nombre de ceux qui ne pourront retourner dans leur pays d'origine, par crainte de persécutions, tourne autour de 50 ou 60.

«Avec cinq, ou si on en avait un autre, ça ferait à peu près un dixième des détenus à Guantanamo qui peuvent être qualifiés de réfugiés parce qu'ils ne peuvent pas rentrer chez eux», a-t-elle fait valoir.

La directrice a expliqué que ces cinq demandeurs ont été sélectionnés entre autres parce qu'ils répondaient aux critères pour les demandes d'asile au Canada, dont l'absence d'antécédents criminels.