La députée du Bloc québécois, Maria Mourani, ne sera pas punie pour avoir envoyé aux 307 autres membres de la Chambre des communes un courriel sur le conflit israélo-palestinien comprenant entre autres des vidéos faisant l'apologie de groupes terroristes, dont le Hamas.

Son chef, Gilles Duceppe, a reconnu mercredi que le message expédié lundi soir aux parlementaires était inapproprié et qu'il aurait préféré que Mme Mourani fasse preuve de «plus de rigueur».

Il a toutefois rappelé que la députée d'origine libanaise s'était dissociée des «propos haineux» véhiculés par les vidéos en transmettant un deuxième courriel dès mardi soir.

Satisfait de cette rétraction, M. Duceppe a précisé qu'il n'était pas question de lui imposer une sanction.

Mme Mourani a expliqué qu'elle voulait montrer les horreurs de la guerre. Elle a admis ne pas avoir visionné toutes les vidéos contenues dans son message.

Contrairement à ce que l'on aurait pu croire, l'histoire révélée par le quotidien La Presse, n'a pas fait beaucoup de vagues à Ottawa.

Le ministre des Affaires étrangères, Lawrence Cannon, a confié qu'il n'avait pas vu les vidéos. Aucun des autres députés et ministres interrogés sur le courriel à l'issue du caucus de leur parti n'a fait de commentaire.

Seul le premier ministre Stephen Harper est revenu sur l'affaire en Chambre. Plutôt que de répondre à une question du Bloc sur l'industrie forestière, il a exhorté M. Duceppe à dénoncer la députée d'Ahunstic.

D'après lui, le Bloc devrait admettre que «louanger des groupes terroristes ne fait pas partie des vraies valeurs québécoises» plutôt que de chercher des problèmes dans le budget.

M. Duceppe n'a pas semblé s'émouvoir de ces propos. À l'issue de la période des questions, il a reproché à Stephen Harper d'esquiver les questions légitimes sur les finances publiques.

Mme Mourani avait dû se rétracter à l'été 2006 après avoir déclaré qu'Israël avait commis des crimes de guerre au Liban.