Les déclarations controversées de Nicolas Sarkozy ont rebondi jusqu'à la Chambre des communes, hier. Stephen Harper a comparé l'attitude du Bloc québécois à du «sectarisme» pendant que Gilles Duceppe accusait le président français d'«ignorance crasse».

En répondant à une question dans laquelle le chef du Bloc accusait le gouvernement conservateur de favoriser l'Ontario au détriment du Québec, le premier ministre canadien a lancé: «C'est le sectarisme dont M. Sarkozy parle.»

 

M. Harper faisait ainsi écho aux propos du président français qui a mis de côté, lundi, la politique traditionnelle de non-ingérence, non-indifférence (ni-ni) à l'égard du Québec, rejetant le «sectarisme» et la «division».

»Manque de classe»

Largement critiquée par le mouvement souverainiste, la nouvelle position française a soulevé l'ire du chef bloquiste, qui a rétorqué vivement.

«Je trouve que le président Sarkozy a manqué à la fois de dignité et de classe dans ses remarques», a jugé Gilles Duceppe, qui estime que le Québec pourrait être un pays souverain sans pour autant détester le Canada.

«Si c'est de nous qu'il parle, les souverainistes, je pense qu'il étale de façon éloquente son ignorance crasse de la situation québécoise», a ajouté le chef bloquiste, qui s'est dit déçu des déclarations de M. Sarkozy et trouve «pénible» de voir un homme politique important «parler sans savoir le fond des choses».

Selon M. Duceppe, c'est plutôt Stephen Harper et le Parti conservateur qui sont «sectaires». «Sur les jeunes contrevenants, sur sa position avec M. Bush. Il a suivi Bush aveuglément. Sur l'ensemble de son oeuvre, M. Harper est dans un corridor idéologique très étroit, puis on appelle ça du sectarisme», a conclu le chef bloquiste.