Alors que les aînés, les handicapés et les autochtones auront droit à de nouveaux logements sociaux, le reste des Canadiens vivant avec un faible revenu devront se contenter de la rénovation des immeubles actuels.

Le budget 2009 du ministre des Finances, Jim Flaherty, prévoit des investissements ponctuels de deux milliards sur deux ans pour le logement abordable. La moitié sera réservée spécifiquement pour la mise à niveau des bâtiments.

«Bon nombre de nos logements sociaux ont besoin de travaux de rénovation générale, d'améliorations éco-énergétiques et de travaux d'amélioration sur le plan de l'accessibilité», a souligné le ministre Flaherty dans son discours.

Les provinces devront investir autant que le fédéral pour mener à bien les projets de rénovation. Ottawa calcule que jusqu'à 200 000 logements pourraient bénéficier de ces sommes. Cette mesure s'ajoute aux 1,9 milliard sur cinq ans qui avaient été annoncés par le gouvernement fédéral en septembre 2008, afin d'améliorer l'efficacité énergétique des logements, aménager certains espaces pour les handicapés et d'autres rénovations. Les aînés à faible revenu et les handicapés auront par contre droit à des investissements pour la construction de nouveaux logements sociaux, respectivement de 400 et 75 millions.

Les autochtones ne seront pas en reste: 400 millions d'investissements iront dans les réserves, à la fois pour des nouveaux projets, mais aussi pour la remise en état des logements existants; 200 millions seront investis dans les régions du Nord, dont la moitié au Nunavut, où les besoins sont considérables. Une partie des sommes prévus pour les logements autochtones servira notamment à raccorder les réseaux d'eau et égouts aux maisons dans les réserves.

Pour le président de la fédération canadienne des municipalités, Jean Perrault, les investissements dans les logements sociaux, combinés à d'importants projets en infrastructures, auront un apport positif pour les villes du Canada.

«Le logement abordable, ça fait des années qu'on réclamait ça. Le gouvernement du Québec avait déjà fait des actions là-dessus. Je pense que c'est un complément. C'est une excellente nouvelle d'aider ces logements-là, qui souvent sont délabrés», a dit M. Perrault.

Du côté du Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), on accueille avec scepticisme les mesures du gouvernement conservateur de Stephen Harper.

«C'est mieux que rien, mais ce n'est pas une grosse contribution», a expliqué François Saillant, coordonnateur du FRAPRU, soulignant que Québec a déjà annoncé de nombreux projets de logements sociaux, qui sont en attente de financement fédéral.

«Il y a de la construction uniquement pour les aînés, les autochtones, et les handicapés. Tous les gens qui ont moins de 65 ans et qui ne sont pas handicapés ne reçoivent pas d'aide, a ajouté M. Saillant. C'est ridicule par rapport aux besoins.»

Selon les calculs du FRAPRU, au Québec seulement, les laissés-pour-compte représenteraient 80% des 37 000 ménages en attente de logement social.