Le gouvernement Harper promet «de dépenser ce qu'il faut» pour relancer l'économie canadienne au cours des prochains mois.

Cherchant à asseoir à nouveau son autorité sur les commandes du pouvoir à Ottawa après la crise parlementaire de décembre dernier, le gouvernement Harper a profité aujourd'hui de son discours du Trône pour lancer un appel à la collaboration et à la solidarité en ces temps d'incertitude économique. Le ton conciliant et la brièveté de ce discours, rendu nécessaire à la suite de la décision du premier ministre Stephen Harper au début de décembre de suspendre les travaux du Parlement pour éviter un vote de censure qui aurait entraîné la chute de son gouvernement minoritaire, tranchent nettement avec le celui qui a été lu il y a à peine deux mois.

Le discours de cet après-midi, lu par la gouverneure générale Michaëlle Jean au Sénat, comme le veut la tradition, ne compte que quatre pages et porte uniquement sur l'état de santé de l'économie canadienne et les mesures que comptent prendre le gouvernement pour lui donner du tonus.

«En ces temps incertains où le monde entier est menacé par une économie qui vacille, il devient urgent de travailler ensemble, d'unir nos efforts et d'en appeler à une plus grande solidarité. Dans le respect de notre tradition démocratique, les Canadiens et les Canadiennes s'attendent à ce que leurs représentants élus se concertent pour que le Canada sorte plus fort de cette grave crise économique», affirme-t-on d'emblée dans le discours du Trône.

De toute évidence, le gouvernement Harper a profité de ce discours pour faire un mea culpa auprès des trois partis de l'opposition aux Communes. Les conservateurs semblent déterminés à tourner la page sur la crise parlementaire, provoquée par un énoncé économique du ministre des Finances Jim Flaherty plutôt timide qui proposait en plus l'abolition des subventions accordées aux partis politiques.

La priorité du gouvernement sera la relance de l'économie et les conservateurs promettent de mettre en oeuvre les idées des autres partis, des provinces, des entreprises et des syndicats si elles peuvent contribuer à cette relance.

«Le programme du gouvernement et les priorités du Parlement doivent être adaptés à une crise qui empire. (...) Notre gouvernement a cherché à dialoguer dans un esprit d'ouverture et de collaboration non partisane. En temps de crise collective, personne n'a le monopole des bonnes idées. Si bonnes idées il y a, il ne convient pas de s'en attribuer le mérite, mais seulement d'être satisfait de trouver des solutions profitables à l'ensemble des Canadiennes et des Canadiens», peut-on lire dans le document.

Si le discours du Trône sert à présenter les intentions générales d'un gouvernement au début d'une nouvelle session parlementaire, le discours du Trône de cet après-midi invite plutôt les Canadiens à prendre connaissance du budget du ministre Flaherty qui sera déposé aux Communes mardi.

Plusieurs mesures de ce budget ont déjà fait l'objet de fuite calculée de la part des stratèges conservateurs. Ce budget doit annoncera un déficit de 34 milliards de dollars en 2009-2010 et de 30 milliards durant l'exercice financier suivant.

Dans son discours du trône, le gouvernement Harper promet que le budget permettra de :

> Stimuler l'économie canadienne;

> Financer de nouveaux projets d'infrastructures;

> Protéger le système financier canadien;

> Soutenir certaines industries en difficulté comme l'industrie automobile et l'industrie forestière;

> Protéger les plus vulnérables de la société.