Le ministre des Affaires étrangères, Lawrence Cannon, s'attend à ce que le nouveau président des États-Unis, Barack Obama, fasse sa première visite officielle au Canada «plus tôt que tard». Aucune date finale n'a toutefois encore été arrêtée. Le chef de la diplomatie canadienne compte d'ailleurs aborder la question de cette visite officielle avec la nouvelle secrétaire d'État, Hillary Clinton, au cours des prochains afin de préparer l'ordre du jour de cette première sortie à l'étranger du nouvel homme fort de la Maison-Blanche.

Dans une entrevue accordée à La Presse, hier, M. Cannon a soutenu que la crise économique et les mesures communes qui doivent être prises pour relancer l'économie seront manifestement les sujets les plus importants lorsque M. Obama viendra à Ottawa rencontrer le premier ministre Stephen Harper. Le ministre s'est d'ailleurs félicité hier que M. Obama renoue avec la tradition instaurée par l'ancien président John F. Kennedy de faire sa première visite officielle à l'étranger au Canada. L'ancien président George W. Bush avait rompu avec cette tradition en 2001 en se rendant d'abord au Mexique, un geste qui avait causé une certaine commotion au sein de la classe politique à Ottawa. Cela dit, M. Cannon croit que l'arrivée d'un nouveau président est l'occasion rêvée d'approfondir les relations déjà étroites entre le Canada et les États-Unis.

Beaucoup en commun

«La venue d'un nouveau président est une occasion de renforcer les liens avec cette administration sur des enjeux communs. Nos pays ont beaucoup en commun et beaucoup à réaliser ensemble. () Le président Obama a reconnu que nous sommes aumilieu d'une crise. L'Amérique tend la main au monde et le Canada est prêt à travailler avec les États-Unis pour affronter ces difficultés», a affirmé M. Cannon. Outre les défis économiques, le chef de la diplomatie canadienne a souligné que le Canada souhaite travailler étroitement avec la nouvelle administration pour s'attaquer de front à la question des changements climatiques. Le dossier de l'approvisionnement énergétique pour le continent est aussi un sujet crucial, selon le ministre. «Le Canada est le fournisseur énergétique le plus important pour les Américains. () Comme le premier ministre Harper le disait lundi, le président Obama n'aura pas de meilleur ami que le Canada», a affirmé M. Cannon. Le ministre a aussi indiqué que tous les ministres du gouvernement Harper ont été invités à rencontrer leurs homologues américains respectifs le plus rapidement possible afin de tisser des liens étroits avec la nouvelle administration. Dans un communiqué de presse, le premier ministre Stephen Harper a salué l'arrivée au pouvoir du nouveau président et lui a transmis ses voeux de succès en cette période économique difficile.

Allié, ami et partenaire

«Je suis ravi que le président ait accepté notre invitation de faire du Canada la première destination de ses voyages à l'étranger. Les États-Unis restent le plus important allié, le plus grand ami et le principal partenaire commercial du Canada. Je me réjouis donc à la perspective de collaborer avec le président Obama et son administration dans la poursuite de cette relation spéciale «, a dit M. Harper. Le chef libéral Michael Ignatieff a pour sa part salué cette journée «historique». «Nous avons été témoins de l'histoire en marche aujourd'hui, lors de l'investiture de Barack Obama, 44e président des États-Unis d'Amérique.» «Sous son gouvernement, le Canada peut espérer un resserrement mutuellement bénéfique de ses liens avec les États-Unis. Mes collègues libéraux et moi sommes enthousiastes à l'idée d'un dialogue et d'un échange d'idées constructifs, qui non seulement nous aideront à sortir de cette période difficile, mais prépareront nos deux pays aux défis qui les attendent, ici et partout dans le monde», a-t-il ajouté. À Montréal, Gilles Duceppe a salué l'investiture d'Obama en le qualifiant de «porteur d'espoir». «C'est une nouvelle ère avec des défis énormes et des espoirs immenses. On souhaite tous qu'il réussisse, surtout en cette période de crise économique. Il entre en fonction à un moment où la situation est très difficile.» Le chef du Bloc québécois s'attend à voir une plus grande sensibilité environnementale et une nouvelle ouverture en matière d'affaires étrangères, «et non pas le dogmatisme qui animait M. Bush entre les bons et les méchants».