Le nouveau chef du Parti libéral, Michael Ignatieff, compte annoncer les noms des membres de son cabinet fantôme au début de la nouvelle année.

Désigné chef du parti la semaine dernière à la suite du retrait soudain de son seul rival, Bob Rae, M. Ignatieff devrait confier des responsabilités importantes à M. Rae, de même qu'à Dominic LeBlanc, ce jeune député d'origine acadienne qui était également candidat avant de se désister pour accélérer le choix d'un nouveau leader du parti.

M. Ignatieff devrait également offrir des responsabilités non négligeables à Stéphane Dion, l'ancien chef libéral qui a remis sa démission la semaine dernière, soit six mois plus tôt que prévu. Devant les pressions de ses collègues, M. Dion a devancé son départ afin de permettre au Parti libéral de se donner rapidement un nouveau chef dans l'éventualité où le gouvernement minoritaire de Stephen Harper soit défait aux Communes en février et que des élections générales soient déclenchées.

«M. Ignatieff se donne quelques semaines de réflexion avant de nommer son cabinet fantôme», a indiqué à La Presse une source libérale bien au fait des intentions du nouveau chef.

M. Ignatieff a commencé à s'installer dans les bureaux du chef de l'opposition officielle sur la colline parlementaire. Toutefois, il n'est pas pressé de déménager ses pénates à Stornoway, la résidence officielle du chef de l'opposition. M. Ignatieff a fait savoir à M. Dion qu'il pouvait prendre le temps qu'il faut avant de faire ses boîtes.

Par ailleurs, le nouveau chef libéral n'écarte pas l'idée de ne pas combler le poste de lieutenant politique au Québec dans l'immédiat. «C'est une option qui est sur la table», a précisé une source libérale.

Depuis que les libéraux ont été relégués sur les banquettes de l'opposition, ce poste est devenu un véritable casse-tête pour le chef. Durant son règne de deux ans, Stéphane Dion a confié ce poste à trois personnes différentes, soit les députés Francis Scarpaleggia et Marcel Proulx et la sénatrice Céline Hervieux-Payette. Cette dernière a été sporadiquement critiquée au Québec par les militants libéraux au cours des derniers mois. Certains l'ont même blâmée pour l'état de désorganisation des troupes libérales au Québec.

Si M. Ignatieff décide de nommer un lieutenant politique au Québec, il se tournerait vraisemblablement vers le député Pablo Rodriguez ou son collègue Denis Coderre.