C'est une véritable liste d'épicerie que le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, a présentée hier en traçant un tableau des attentes de son parti à l'égard du discours du Trône que doit présenter le gouvernement Harper mercredi prochain.

D'entrée de jeu, Gilles Duceppe a souligné que son parti et le Parti conservateur offrent deux visions diamétralement opposées du Québec.

« Le Bloc a obtenu la majorité au Québec (aux élections du 14 octobre dernier), a dit M. Duceppe. Stephen Harper doit donc respecter le choix démocratique des Québécois en faisant preuve d'ouverture, en faisant des compromis, en respectant les valeurs et intérêts du Québec. Le premier ministre devra agir de façon responsable, mettre l'idéologie de côté en énonçant les intentions de son gouvernement pour ce nouveau mandat. »

M. Duceppe a ajouté que cette « nouvelle attitude du gouvernement Harper, moins partisane, moins autoritaire », devra d'abord se manifester face à l'économie, qui sera l'enjeu central de la prochaine session.

« Le gouvernement Harper doit également affirmer clairement que l'État a un rôle clé à jouer pour soutenir l'économie et aider les gens frappés par la crise », a insisté le chef bloquiste.

Gilles Duceppe a aussi rappelé que M. Harper avait beaucoup fait pour le secteur pétrolier - et récemment pour les banques -, mais qu'il est temps maintenant de s'occuper des secteurs forestier et manufacturier. Il demande au chef du gouvernement de mettre sur pied un programme de prêts et de garanties de prêts à l'achat de nouveaux équipements de production pour le secteur forestier. Il affirme que des crédits d'impôt remboursables pour la recherche et le développement devront également faire partie de ce nouveau plan. Enfin, celui-ci devra également inclure des mesures d'aide pour les travailleurs et en particulier pour les travailleurs âgés, a poursuivi le chef du Bloc québécois.

Aide aux personnes âgées

Le Bloc québécois demande au gouvernement Harper de présenter un nouveau plan d'aide aux acteurs économiques du Québec, mais un plan qui ne sera pas rejeté par tous comme ce fut le cas la dernière fois.

De plus, le Bloc demande une bonification du régime de l'assurance emploi, par exemple l'abolition du délai de carence de deux semaines. Il souhaite une aide accrue pour les personnes âgées frappées par la crise financière et il demande que le gouvernement revienne sur ses coupes dans les subventions aux organismes de développement économique. M. Duceppe a aussi insisté pour que le gouvernement accélère ses investissements dans les domaines des infrastructures et du logement abordable, notamment en utilisant une partie des 8 milliards de surplus de la Société canadienne d'hypothèque et de logement. Il souhaite également que M. Harper aille de l'avant avec le projet de train rapide Québec-Windsor.

« Ce sont des emplois, ce sont des façons de faire fonctionner l'économie », a-t-il expliqué.

M. Duceppe demande aussi au premier ministre Harper que l'éventuelle aide aux institutions financières soit assortie de l'obligation d'offrir du crédit et des conditions normales aux particuliers et aux PME.

« De plus, a souligné le chef du Bloc, l'économie québécoise appelle une réduction de notre dépendance au pétrole et nous voulons que le gouvernement s'engage à changer de cap en cessant de soutenir l'économie pétrolière et en appliquant les principes de Kyoto, une volonté unanime de l'Assemblée nationale du Québec. »

Gilles Duceppe n'a pas manqué enfin de revenir sur le thème de la culture, qui a valu des déboires aux conservateurs au Québec aux élections du 14 octobre.

« Je rappelle également à Stephen Harper que la culture, un des fondements de la nation québécoise, représente 314 000 emplois au Québec. Le premier ministre devra rétablir les programmes en culture, comme l'a demandé le gouvernement du Québec, jusqu'à ce qu'il fasse la preuve de la nécessité des compressions. Et là encore, le gouvernement aura le fardeau de la preuve », a soutenu le chef du Bloc québécois.