Jean Charest ne s'attend pas à grand-chose de la réunion avec ses homologues des autres provinces et du gouvernement fédéral, qui se tient aujourd'hui à Ottawa.

Alors qu'il affirme être prêt à défendre les intérêts du Québec et à réclamer des investissements dans le secteur manufacturier et les infrastructures, le chef libéral a réduit, hier, les attentes face à cette rencontre fédérale-provinciale qui doit porter sur le ralentissement économique.«Je ne m'attends pas à beaucoup de choses pour la réunion de demain, simplement parce que M. Harper l'a annoncée comme une réunion de consultation préalable à la rencontre du G20 sur la question de la crise financière internationale», a souligné M. Charest, hier.

C'est plutôt la réunion de travail des premiers ministres, prévue pour janvier, qui est importante à ses yeux, car elle devrait servir à mieux coordonner les actions des gouvernements pour soutenir l'économie.

Le chef libéral espère toutefois qu'Ottawa s'engagera, comme l'a fait Québec, à investir dans les infrastructures, dans le secteur manufacturier et dans les PME qui souffrent d'un problème d'accès aux capitaux.

Charest «affaibli», selon Dumont

Le chef de l'ADQ, Mario Dumont, juge néanmoins que le premier ministre Charest arrivera affaibli à la rencontre, parce qu'il se trouve en plein campagne électorale plutôt qu'à l'Assemblée nationale en train d'adopter les positions du Québec.

«On a neuf premiers ministres qui vont arriver avec une position forte. Et on a le premier ministre du Québec qui va arriver comme un touriste, a dit M. Dumont. Il va sauter en bas de son autobus quelques minutes pour aller à une conférence des premiers ministres. C'est un exemple parmi d'autres du fait que le déclenchement d'une élection en période de crise financière était mal avisé.»

Pauline Marois a quant à elle sommé le premier ministre de réclamer à Ottawa les 800 millions de dollars qui manquent toujours pour l'enseignement postsecondaire.

«J'ai l'impression qu'ils ont baissé les attentes de façon assez importante. J'espère que Jean Charest se tiendra debout à tout le moins et réclamera ce transfert. Ottawa nous doit toujours cet argent», a souligné la chef du Parti québécois.

Le ministre des Affaires intergouvernementales, Benoît Pelletier, a participé à la préparation de la rencontre, même s'il ne sollicite pas un nouveau mandat. Hier, il a estimé que l'objectif était de créer une meilleure collaboration entre le fédéral et les provinces pour faire face à la crise financière actuelle.

Cette rencontre fédérale-provinciale se tiendra en dépit des conflits révélés au grand jour entre Québec et Ottawa pendant la dernière campagne électorale fédérale.

«C'est une discussion multilatérale, et non bilatérale. Les conflits sont tout à fait normaux dans tout régime fédératif», a souligné M. Pelletier.

Avec la collaboration de Martin Croteau et Tommy Chouinard.