Le premier ministre Stephen Harper compte discuter avec ses homologues provinciaux des moyens à prendre pour accélérer les investissements dans les infrastructures lorsqu'il les rencontrera à Ottawa, lundi.

M. Harper a convoqué les premiers ministres dans la capitale fédérale afin d'obtenir leur opinion sur l'état de l'économie canadienne et d'évaluer certaines mesures qui pourraient être prises pour contrer les effets de la tempête financière qui secoue toute la planète.

 

M. Harper recevra ses collègues cinq jours avant de se rendre à Washington, où il doit participer à une rencontre des leaders des pays du G20 pour discuter justement de cette crise financière et des mesures à adopter pour éviter qu'une telle tempête sévisse de nouveau.

Selon une étude réalisée par la Fédération canadienne des municipalités (FCM), des centaines de projets municipaux sont prêts à être lancés et pourraient être financés par des fonds fédéraux déjà mis de côté, mais les provinces tardent à signer les ententes de financement avec Ottawa.

Selon la FCM, quelque 3 milliards de dollars destinés aux infrastructures comme des ponts, des routes et des usines de filtration d'eau sont présentement inutilisés par les provinces.

Dans son dernier budget, le ministre des Finances, Jim Flaherty, a confirmé que le gouvernement Harper compte consacrer 33 milliards de dollars à des projets d'infrastructures d'ici à 2014.

Un proche collaborateur de M. Harper a indiqué hier que la question des investissements dans les infrastructures sera à l'ordre du jour de la conférence des premiers ministres lundi.

«L'économie est notre priorité absolue. Nous voulons trouver les moyens d'accélérer les investissements dans les projets d'infrastructures. Le gouvernement fédéral et les provinces doivent absolument travailler de concert en cette période d'instabilité économique», a affirmé ce proche collaborateur qui a requis l'anonymat.

Tous les premiers ministres des provinces, à l'exception de l'Albertain Ed Stelmach, devraient être à cette conférence, y compris le premier ministre Jean Charest, même s'il est en pleine campagne électorale.

Les autres sujets qui seront abordés durant cette rencontre au sommet seront notamment l'avenir du programme de péréquation, la réglementation du système financier et le sommet du G20.

«Nous allons discuter surtout des questions liées à l'économie», a-t-on expliqué au bureau du premier ministre Harper.

Dans le dossier du programme de péréquation, le gouvernement Harper a annoncé son intention d'ajuster la hausse des sommes versées au rythme de croissance de l'économie canadienne. Au cours des dernières années, les paiements de péréquation ont crû à un rythme annuel de 15%, ce qui met en péril l'avenir même du programme, selon le ministre des Finances Jim Flaherty.

M. Harper compte rencontrer à nouveau ses homologues provinciaux au début de la nouvelle année afin de faire le point sur les progrès réalisés sur le front économique et d'étudier d'autres mesures susceptibles de stimuler la croissance.

Rentrée parlementaire

Par ailleurs, M. Harper a rencontré hier le chef du Parti libéral, Stéphane Dion, afin de préparer la rentrée parlementaire, prévue le 18 novembre.

Les deux hommes sont tombés d'accord pour que l'économie soit la priorité durant la prochaine session. Durant cette rencontre d'une trentaine de minutes, décrite comme cordiale par les deux camps, les leaders ont aussi affirmé que le moment serait mal choisi pour augmenter les impôts des entreprises.

M. Harper compte rencontrer les chefs des autres partis de l'opposition dans les prochains jours. «Nous n'allons pas chercher l'affrontement durant la prochaine session. Nous voulons concentrer nos énergies sur l'économie. La rencontre avec M. Dion fut cordiale et c'est de bon augure pour la session à venir», a dit un proche collaborateur de M. Harper.