Pourquoi le dernier scrutin fédéral a-t-il atteint les bas fonds de la participation? Manque d'intérêt, de temps ou de connaissance, répond un électeur sur deux qui a boudé l'élection, selon CROP.

Mais un petit mensonge se cache derrière les réponses. Le sondeur a d'abord demandé à plus d'un millier de personnes si elles avaient voté le 14 octobre dernier. 80% ont répondu par l'affirmative, alors que le vrai taux de participation au Québec était de 61,1%. Près d'un répondant sur cinq a donc choisi d'enjoliver la réalité.Chez les 18% qui ont avoué ne pas avoir voté - 2% ont refusé de répondre -, on a d'abord désigné le manque de temps comme le principal responsable, dans 26% des cas. La deuxième raison, choisie par 24% de ces répondants, est le manque d'intérêt ou de connaissance.

Alors que de nombreux observateurs se désolent du cynisme ou du désabusement des électeurs, ceux-ci ne sont que 15% à désigner le manque de confiance envers la politique, les chefs ou les candidats comme cause de leur désaffection. En fait, 8% étaient tout simplement absents de leur circonscription le jour du scrutin, tandis que 6% se disent dans l'incapacité physique de se déplacer au bureau de vote.

Et si ces électeurs non votants avaient apposé leur croix sur un bulletin de vote, qui auraient-ils choisi? Rien de bien différent que ce qu'ont choisi les votants, semble-t-il. En tête, ces non-votants choisissent le Bloc québécois, à 28% - sensiblement moins que le score final du parti au Québec, qui était de 38,1%. Au deuxième rang viennent les libéraux, avec 20%, puis les conservateurs avec 15%, un classement qui correspond grosso modo aux résultats finaux du 14 octobre.