Le premier ministre Stephen Harper participera au sommet mondial sur la crise financière à Washington le 15 novembre.

Ce premier sommet, proposé par le président français Nicolas Sarkozy en septembre et accepté par l'administration Bush en fin de semaine, permettra de discuter des causes de cette crise, la plus importante depuis 1929, et d'identifier les réformes à adopter pour éviter qu'une telle situation ne se reproduise, a expliqué hier un porte-parole de la Maison-Blanche.

Ce sommet réunira les leaders des pays membres du G20, un groupe créé à l'instigation de l'ancien premier ministre du Canada Paul Martin en 1999 après les crises asiatique et russe. Le G20 rassemble les pays du g8 (Canada, États-Unis, Japon, France, Italie, Grande-Bretagne, Allemagne et Russie) ainsi que des grands pays émergents comme l'argentine, le Brésil, le Mexique, la Chine, l'Inde, le Venezuela et l'Indonésie.

M. Harper s'est entretenu lundi au téléphone avec le président George W. Bush au sujet de ce sommet. il a également eu des entretiens avec ses homologues de la Grande-Bretagne, Gordon Brown, et de l'Australie, Kevin Rudd, a indiqué hier Tory Teneycke, le directeur des communications de M. Harper. «Le but de ce sommet est évidemment de se pencher sur la crise financière qui secoue le monde et de discuter des mesures qui doivent être prises pour rassurer les marchés. Ce sommet sera sans doute le premier de plusieurs. Les marchés sont fortement intégrés de nos jours et il faut que les leaders des pays se réunissent pour trouver ensemble une solution globale», a expliqué M. Teneycke.

Il a ajouté que m. harper se présentera à Washington avec quelques conseils en tête d'autant que le système financier et bancaire canadien est réputé le plus stable et le plus solide des principaux pays de la planète.

Le premier ministre doit participer à un congrès du parti conservateur du 13 au 15 novembre à Winnipeg. Il écourtera donc son séjour dans la capitale manitobaine afin de rencontrer ses homologues du G20 le samedi 15 novembre. Tout indique que des experts financiers seront ensuite mandatés pour formuler des recommandations en vue de solidifier le système financier international, des recommandations qui pourraient être examinées à l'occasion d'un sommet ultérieur qui pourrait être organisé avant la fin du mandat de George W. Bush, le 20 janvier. Ce premier sommet aura lieu 11 jours après les présidentielles américaines. Il n'est pas exclu que le vainqueur de ces élections soit invité à y participer, a laissé entendre hier la porte-parole de M. Bush, Dana Perino.

Le patron du fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, le président de la banque mondiale, Robert Zoellick, le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-Moon, et le président du forum de stabilité financière, Mario Drahi, seront également présents à ce sommet historique.

Chose certaine, les européens souhaitent une réforme en profondeur du système financier international, une sorte de Bretton Woods bis, du nom des accords de 1944 qui ont donné naissance au régime actuel. Nicolas Sarkozy et les autres leaders européens comptent proposer des mécanismes de supervision mondiale des marchés dont serait responsable le FMI. Mais les États-Unis demeurent réticents à adopter des mesures qui représenteraient un accroc aux «fondements du capitalisme démocratique» et à la «liberté des marchés».

L'annonce de la tenue de ce sommet n'a rien fait pour calmer les marchés financiers de la planète qui ont tous terminé la journée en forte baisse.