Des libéraux souhaitent que le prochain chef du parti libéral soit choisi avant la tenue du vote crucial sur le budget à la chambre des communes en février ou en mars.

Ces mêmes libéraux multiplient donc les pressions sur les hautes instances du parti pour modifier le calendrier de la course à la direction du parti libéral ainsi que le mode de sélection du prochain chef.

De toute évidence, ces libéraux ne veulent pas laisser au chef démissionnaire Stéphane Dion le soin de déterminer la manière dont voteront les députés libéraux aux communes lors du vote de confiance sur le budget, qui pourrait être le premier budget déficitaire en une décennie.

Selon nos informations, au moins deux propositions ont été soumises par deux groupes distincts au président du parti libéral, Doug Ferguson. L'une d'elles serait de favoriser la tenue d'un vote par internet pour remplacer l'assemblée de grande envergure comme celle qui a eu lieu à montréal à la fin novembre 2006.

Un autre groupe propose de noliser un avion où prendraient place tous les candidats, quelques-uns de leurs collaborateurs et des journalistes, et l'appareil s'arrêterait dans les villes principales du pays pour mener campagne et faire des débats. Toutefois, cette proposition a été qualifiée d'«un peu farfelue» par une source bien placée au sein de la formation.

«Mais l'important, a dit cette source, est de voir que des gens essaient de penser outside the box (sortir des sentiers battus) pour explorer des pistes de solution et trouver des moyens d'accélérer l'élection d'un nouveau chef.»

Les avocats du parti devront analyser si ces propositions sont permises par la constitution du PLC. D'ores et déjà, il appert qu'elles pourraient déplaire à certains candidats qui craignent qu'un scrutin trop hâtif avantage les candidats favoris comme Bob Rae et Michael Ignatieff.

Or, des libéraux ont indiqué hier qu'il serait mal avisé pour le plc d'avoir stéphane dion comme chef, même intérimaire, au moment où le ministre des finances Jim Flaherty déposera le prochain budget.

Au cours des dernières élections, on a reproché aux libéraux de s'être abstenus de voter à la chambre des communes à plusieurs reprises de peur de provoquer des élections. Si le parti libéral ne veut pas plonger le pays dans une autre campagne électorale de sitôt, certains membres craignent que d'avoir Stéphane Dion comme chef lors du dépôt du budget affaiblisse davantage le parti.

M. Dion a annoncé lundi qu'il resterait chef jusqu'à ce que les militants lui désignent un successeur. Les modalités de la course à la direction seront fixées lors d'une réunion du comité exécutif national à Ottawa, les 8 et 9 novembre. D'ici là, un groupe plus restreint, le comité de régie, doit se réunir samedi pour discuter des options qui s'offrent pour cette succession. la forme, la date et le lieu du scrutin sont à l'ordre du jour.

Autre élément d'importance au menu: la question du financement de cette nouvelle course. Certains candidats potentiels souhaitent que le plafond des dépenses durant la course soit établi à un million, nettement moins que les 2,5 millions permis lors de la dernière course.

Le premier caucus du PLC depuis les élections se tiendra demain à Ottawa. Les candidats défaits de doivent y participer également. C'est là que l'on devrait savoir si la décision de Stéphane Dion de rester en selle sera contestée par le caucus.

Le sénateur Francis Fox, qui n'a pas caché son désaccord lorsque Stéphane Dion en a fait l'annonce, lundi, a dit croire hier que personne ne fera de vague. «Le parti étant ce qu'il est, et vu la consigne qui semble avoir été émise par mm. Rae et Ignatieff, personne ne va vouloir soulever d'autres questions que de dire au chef qu'ils sont heureux qu'il continue comme chef par intérim jusqu'aux élections.»